Le décret adopté dans le cadre de la Constitution en vigueur a été lu en direct à la télévision nationale et publié sur le site officiel du chef de l'Etat. Il vise à protéger les droits sociaux de tous les habitants du Venezuela dans le domaine de l'enseignement, de la santé, du logement et des sports.
La législation vénézuélienne prévoit la déclaration de l'état d'urgence dans la situation où les mesures ordinaires ne suffisent pas à surmonter une crise. Dans son cadre, les pouvoirs présidentiels sont étendus et les garanties constitutionnelles limitées. L'état d'urgence économique a été décrété pour 60 jours et pourrait être prorogé de 60 autres jours.
Aux termes du décret, le gouvernement pourra notamment faciliter la procédure d'échange de la monnaie pour accélérer les importations des produits indispensables et débloquer des finances supplémentaires à des fins de santé publique, d'enseignement ainsi qu'à d'autres sphères sociales.
Le contrôle de la Banque centrale était un des objectifs de l'opposition face à l'inflation galopante, la récession et toute sorte de pénuries. Les députés de l'opposition élus au parlement ont promis d'obliger la Banque centrale à dévoiler les données sur le taux d'inflation et le PIB, qui n'ont pas été révélées au public depuis un an.
La situation économique déplorable est aggravée par une crise institutionnelle entre les pouvoirs exécutif et législatif liée au début des travaux du parlement d'opposition.
La semaine dernière Nicolas Maduro a formé un nouveau gouvernement, l'ayant complété de cinq nouveaux ministères. Selon lui, la tâche majeure de ce gouvernement consiste à faire face à la guerre économique entamée "par la droite et ses alliés dans les milieux d'affaire". "Chacun d'eux (les nouveaux ministres) a une vision claire de ce que doit être le développement d'une puissante force productrice nationale", a souligné le président vénézuélien.
Nicolas Maduro a plusieurs fois déclaré que les difficultés actuelles au Venezuela étaient le résultat "de la guerre économique, de la chute du prix du pétrole et de la guerre déclenchée par l'impérialisme des Etats-Unis contre l'économie vénézuélienne".