Les efforts déployés par la Russie en vue de venir à bout de l'EI ne suffisent pas pour convaincre Paris que la lutte antiterroriste figure parmi les priorités de Moscou en Syrie, a déclaré Jean-Yves Le Drian sur BFMTV.
"Avec les Russes, il faut qu'on clarifie bien l'objectif principal. Si l'objectif principal est d'éliminer Daech (…), il faut que les Russes considèrent qu'il faut d'abord frapper Daech, et ce n'est pas tout à fait le cas, car ils ont une tendance très forte de frapper d'abord les insurgés, l'opposition modérée qui combat contre Bachar el-Assad", explique le ministre.
"Pour que les Russes affirment leur position anti-Daech, il faut frapper Daech au cœur, et en ce qui concerne la Syrie, c'est à Raqqa, à Deir ez-Zor, des sites comme cela, — ils les frappent, mais pas suffisamment encore", a indiqué M.Le Drian.
Le ministre a précisé que sous le terme "opposition modérée" il entendait les groupes anti-Assad "qui vont dans le cadre du processus de Vienne et qui se sont organisés pour discuter avec le régime de la décision politique transitoire".
Dans le même temps, il a estimé nécessaire de poursuivre le dialogue avec Moscou sur le problème syrien et sur la situation dans l'ensemble du Proche-Orient.
La France fait partie de la coalition anti-EI dirigée par les Etats-Unis qui mène des frappes en Syrie comme en Irak. Au cours de 2015, les forces françaises ont effectué environ 400 frappes aériennes contre l'EI, dont près de 270 après les attentats du 13 novembre à Paris.