Tout indique que l'administration Obama pense que des vols des B-52 le long des frontières des pays qui "menacent" Washington doivent plonger dans la panique les adversaires des Etats-Unis, sinon comment expliquer le survol "fortuit" de la Corée du Sud par un tel bombardier, se demande L. Todd Wood, du Washington Times.
"En réalité, les Etats-Unis sont en voie d'atrophie progressive de sa puissance militaire, et nos adversaires n'en ignorent rien. Notre affaiblissement économique ne fait qu'aggraver notre faiblesse militaire. Les vols des B-52 ne pourront inverser la trajectoire de l'impuissance de l'administration Obama en politique extérieure. Par contre, ils mettent en danger l'Armée de l'air américaine", souligne le journaliste.
Un bombardier B-52, armé de missiles nucléaires et de bombes "bunker buster", capables de détruire les installations souterraines nord-coréennes, a quitté la base aérienne Andersen à Guam dimanche 10 janvier pour arriver dans le ciel d'Osan, au sud de Séoul. Ce déploiement a eu lieu quatre jours après un essai nucléaire en Corée du Nord, notamment d'une bombe H, selon Pyongyang.
Les analystes préviennent toutefois que la Corée du Nord risque de percevoir ce survol comme une menace.
"Il s'est agi d’une démonstration de l’engagement à toute épreuve des Etats-Unis envers nos alliés en Corée du Sud, au Japon et envers la défense du territoire américain", a déclaré, dans un communiqué de presse, le chef du commandement américain du Pacifique, l'amiral Harry B. Harris Jr.
Néanmoins, le 10 décembre dernier, un autre incident avait impliqué deux B-52 qui avaient survolé des îles en mer de Chine méridionale. Le Pentagone avait alors déclaré que cela était arrivé "par hasard", les pilotes s'étant "égarés à cause du mauvais temps".
"A signaler qu'à l'époque du GPS rien n'est voué au hasard", fait remarquer L. Todd Wood.
Et d'ajouter que les B-52 pouvaient porter des frappes nucléaires par des missiles de croisière, dont ils sont équipés, et opérer en dehors de la zone de la DCA, mais étaient incapables d'entrer dans l'espace aérien de l'ennemi tant qu'ils n'atteindraient pas une supériorité en l'air.
"Seuls de puissants armements ultramodernes, capables d'anéantir n'importe quel ennemi, peuvent servir de +moyens d'intimidation+ de l'adversaire", est la conclusion du journaliste.