La Norvège avait procédé de la sorte, car, dans les deux pays, il a semblé nécessaire de faire connaitre aux migrants les comportements appropriés en Occident envers les femmes.
Le concept, né en Norvège sur une échelle nationale, va être repris par la Belgique, bien que de telles initiatives aient déjà eu lieu à l'échelle locale (notamment dans les centres d'accueil), selon M. Francken. Le but est aussi d'éviter de faire des corollaires entre les agressions sexuelles de Cologne et les migrants.
Pour en parler, Maître Isabelle Steyer, avocate spécialisée et militante dans les droits des femmes, nous explique ce qu'il en est des droits des femmes en France, et quelles sont les mesures prises par les pouvoirs publics afin d'informer les migrants sur ce sujet.
"En l'état actuel des choses, il n'y a aucune information qui est faite aux migrants sur les principes d'égalité homme-femme, sur le principe de la laïcité, sur le principe d'obligation de décider à deux pour les enfants, donc aucun principe d'égalité envisagé en droit français; donc le soucis est non seulement l'égalité homme-femme, mais c'est aussi l'éducation des petites filles de ces couples-là, qui vont être insérées dans la vie scolaire française, et qui d'un côté vont être dans une école publique, et d'un autre côté risquent d'avoir à la maison une éducation pas forcément compatible."
L'initiative belge part d'un principe juste, mais s'agit-il vraiment d'une mesure efficace?
"Ce sont des mesures d'apprentissage, car il faut intégrer le principe d'égalité; mais c'est comme une injonction de soin auprès d'un délinquant, on est obligé de commencé les mesures par une obligation d'enseignement et donc à partir de là on amène une réflexion, inévitablement."
"C'est un début d'apprentissage qui permet peut-être d'éviter des communautarisme, qui sont le problème actuellement de nos sociétés."
On est en droit de se demander s'il existe un modèle particulier, « parfait », que nos gouvernements doivent adopter afin de réussir l'intégration des migrants?
"Il y a d'abord les grands principes de base d'une société laïque, qui sont à transmettre, et il y a au sein de l'école les principes d'égalité; il y avait voici un an les « ABC de l'égalité » que la ministre de l'éducation avait voulu commencer à intégrer, et il y a eu une levée de bouclier parce qu'on estimait qu'on allait trop loin dans ce type d'enseignement. On s'engageait dans une éducation dite de « genres ». On allait tenter un peu de dé-cliver qui devait faire quoi. Ce principe-là même en droit français est très mal accepté de toutes les cultures à partir du moment où elles sont fermées, et à partir du moment où l'on essaie de sortir des stéréotypes de fonctionnement de société des conservateurs religieux. Ça n'a pas fonctionné en France pour cette raison-là."
En Norvège, le programme, initié voici quelques mois, s'est donné pour but de prévenir toute forme de violence physique et sexuelle, en aidant de jeunes migrants masculins à s'adapter aux us et coutumes des sociétés européennes.
La laïcité comme arme pour mieux intégrer les migrants en France; telle serait notre conclusion, de sorte à ce que chacun cohabite et se comporte mutuellement avec respect, loin des zones de guerre.
Des comportements qu'Henriette Recker, maire de Cologne, préfère oublier, insistant sur le fait que les habitantes doivent s'adapter à d'autres comportements que ceux basés sur le respect.
Les mesures prises par la Norvège et la Belgique vont dans le sens contraire des propos de Mme Recker. Il s'agit bien pourtant d'intégrer les migrants et non de les laisser dans un coin. Alors est-ce vraiment par peur de « stigmatiser » ou par lâcheté que l'exemple norvégien ne s'est pas imposé au sein des pays d'accueil?
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