Le général de brigade saoudien Ahmed al-Assiri, conseiller du ministre saoudien de la Défense, a réagi à un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié jeudi dernier qui cite des habitants de Sanaa parlant de bombes à sous-munitions dans une attaque de la coalition menée le 6 janvier.
"Nous démentons utiliser des bombes à sous-munitions à Sanaa", a déclaré Ahmed al-Assiri.
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon avait fait état vendredi dernier d'"informations troublantes" sur l'utilisation de bombes à sous-munitions dans une attaque sur Sanaa et averti que l'usage de telles armes pour bombarder des zones peuplées "pourrait constituer un crime de guerre".
Le général a estimé que le rapport d'HRW était "très faible" et "n'apporte aucune preuve" tangible sur l'utilisation de bombes à sous-munitions dans la capitale yéménite. Selon lui, HRW a évoqué un type de bombes à sous-munitions "qui ne fait pas partie des stocks" de la coalition.
La communauté internationale s'inquiète du lourd tribut payé par les civils dans le conflit au Yémen qui oppose les rebelles chiites contrôlant la capitale et une bonne partie du nord du Yémen aux forces du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Il a fait près de 6.000 morts, dont 2.800 parmi les civils, et a déclenché une grave crise humanitaire, rapporte l'AFP .
Dans un récent rapport, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme faisait état de forts soupçons d'utilisation de bombes à sous-munitions par la coalition dans la province de Hajjah, frontalière de l'Arabie saoudite.
Une équipe du Haut-Commissariat avait trouvé dans le village de Al-Odair les restes de 29 bombes de ce type. Dans son rapport publié jeudi, HRW a montré des photos de ce qu'il affirme être des sous-munitions BLU-63 provenant de bombes de type CBU-58. Le général Assiri a accusé l'organisation de manquer de professionnalisme dans la collecte d'informations.
"Montrer de telles photos ne signifie pas qu'elles ont été prises à Sanaa et que (les armes) proviennent de la coalition", a-t-il dit.