Pourquoi l'EI ne sera pas une menace majeure en 2016

© AP Photo / Militant website via APIn this picture released on June 26, 2015, by a website of Islamic State militants, Islamic State militants fire an anti-tank missile in Hassakeh, northeast Syria
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Alors qu'en 2015, tout acte de Daech suscitait la panique en Occident, son influence pourrait s’amenuiser en 2016.

Le groupe Etat islamique (EI ou Daech) ne présentera pas de menace sérieuse en 2016, estime Mary Dejevsky, auteur du quotidien Independent.

Vue dans une perspective occidentale, l'année 2015 a été marquée par les atrocités des terroristes. Elle a commencé par les attaques contre Charlie Hebdo à Paris et s'est terminée par les attentats du 13 novembre également à Paris. Entre ces deux crimes, un avion russe a été détruit dans le ciel égyptien.

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Tout nouvel acte de Daech suscitait la panique, et l'année 2016 débute, selon Mme Dejevsky, "avec des barbares de notre époque à nos portes ou même dans les murs de nos villes".

Cependant, la menace émanant de l'EI est exagérée, estime-t-elle, jugeant notamment encourageante la récente victoire remportée sur l'EI en Irak. Fin 2015, les militaires irakiens, assistés par les forces aériennes occidentales, ont réussi à déloger les islamistes de la ville de Ramadi.

Cependant, il ne faudrait pas exagérer l'importance d'une seule victoire. Il est prématuré de dire que la situation liée à l'EI au Proche-Orient ait été renversée. Et il sera beaucoup plus difficile de reconquérir d'autres villes, surtout Mossoul.

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Mais ce qui s'est passé doit détromper tous ceux qui ont soutenu l'idée que l'EI est une force invincible et une "menace existentielle", qui doit être combattue avec toutes nos ressources", note la journaliste.

En outre, la rapide propagation de Daech, leur propagande habile et leurs vidéos d'exécutions atroces empêchent les pays occidentaux de déceler les points faibles du groupe.

Primo, il s'agit de l'idéologie de l'EI qui, du point de vue de Mme Dejevsky, est médiévale ou même pré-médiévale. Leurs méthodes sont trop barbares pour le monde contemporain ce qui empêchera Daech de se maintenir longtemps.

Secundo, le groupe n'est pas soudé. La journaliste met en doute les capacités de Daech et l'envergure de son influence. Selon elle, en Irak, l'EI a réussi dans une grande mesure grâce aux échecs de l'Occident. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, en renversant Saddam Hussein, ont plongé le pays dans le chaos. L'EI est alors venu proposer une forme de sécurité, quoique primitive. Washington et Londres ont chassé les sunnites, qui dominaient le pays auparavant, mais l'EI leur a donné la chance de s'imposer à nouveau.

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Ceux qui soutiennent Daech ont donc besoin non seulement de fanatisme religieux mais aussi d'un certain ordre. Si Daech échoue à le maintenir, le pouvoir du groupe risque de diminuer, et pas nécessairement par la voie militaire, estime la journaliste.

La fixation sur l'EI nuit directement à l'Occident, selon elle. Elle aveugle les pays occidentaux qui ne voient pas les autres changements régionaux en cours au Proche-Orient. En outre, Daech fournit à Paris et Londres une excuse pour rejeter sur les autres leurs propres problèmes d'intégration des musulmans dans la société européenne.

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