Le 1er janvier 2016, le livre-programme d'Adolf Hitler Mein Kampf (Mon combat) est entré dans le domaine public. Pour la première fois depuis 1945, le manifeste du national-socialisme a été publié en Allemagne.
Selon les éditeurs, la diffusion du texte permettra de mieux faire connaitre le contenu de l'idéologie nazie, et donc de mieux lutter contre cette dernière. Ce point de vue est partagé par certains représentants de la communauté juive.
Plus tôt, l'association des enseignants allemands avait proposé d'introduire dans le cursus scolaire des passages du livre. "L'objectif du système éducatif moderne est de faire tomber les masques qui occultent la vraie nature de ce pamphlet antisémite et antihumain et de démonter les mécanismes essentiels de la propagande à l'aide d'enseignants expérimentés en la matière", a écrit le quotidien allemand Handelsblatt.
En France aussi, un tabou va tomber. Début octobre, la maison d'édition française Fayard a annoncé son intention de publier en 2016 la version française de Mein Kampf qui sera également accompagnée de commentaires critiques.
Cependant, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette initiative.
Pour Josef Schuster, président de la communauté juive d'Allemagne, "cet ouvrage de propagande antisémite devrait rester interdit". Il appréhende que "ce +torchon+ soit encore plus présent sur le marché".
En décembre dernier, commentant la perspective de la réédition du pamphlet, l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev a déclaré qu'à la place des Allemands, il se serait demandé s'il fallait le faire. "Je n'ai aucune envie de le lire, et je pense qu'une personne normale vous dira la même chose", a-t-il indiqué.
Adolf Hitler a rédigé Mein Kampf avant son arrivée au pouvoir en 1933, alors qu'il était en prison pour une tentative de coup d'Etat. C'est dans ce livre qu'il pose les fondements idéologiques du nazisme. Paru du vivant de l'auteur, Mein Kampf a été traduit dans 18 langues et tiré à des millions d'exemplaires.