"C'est une tradition depuis plus de vingt ans, en fin d'année, d'attribuer des surnoms aux membres du gouvernement, reflétant leur travail", annonce dans un communiqué l'association des journalistes du "pool" suivant au quotidien le travail du gouvernement, notamment le fantasque chef de la junte et Premier ministre, le général Prayut Chan-O-Cha.
"Cependant, le cabinet du général Prayut Chan-O-Cha étant arrivé au pouvoir par un moyen particulier (un coup d'Etat en mai 2014, ndlr), pas par des élections démocratiques, les journalistes couvrant le gouvernement ont décidé de ne pas attribuer de surnoms en 2015", au nom des "principes" de l'association, rapporte l`AFP.
Prayut Chan-O-Cha multiplie les plaisanteries, souvent d'un goût douteux, mais dans le même temps rappelle fréquemment à l'ordre les journalistes, dans un pays où le droit de manifester est suspendu et la liberté d'expression très limitée.
Après le précédent coup d'Etat, en 2006, la traditionnelle séance de surnoms aux membres du gouvernement avait également été suspendue.
Aucune élection n'est prévue en Thaïlande avant au moins 2017, les militaires ayant pris le pouvoir au nom de la défense de la monarchie, dans un contexte de grande inquiétude quant à la santé du roi de 88 ans, présenté comme le ciment d'une Nation très divisée.