Ahmet Davutoğlu, le premier ministre turc, est arrivé lundi pour une visite officielle de deux jours. Au cours de cette visite, il a rencontré les dirigeants serbes et il a participé à l'ouverture du forum turco-serbe.
D'après le communiqué du service de presse, le premier ministre turc a proposé au président serbe Tomislav Nikolić de contribuer à la désescalade du conflit entre Moscou et Ankara.
"M. Davutoğlu a demandé au président serbe Tomislav Nikolić d'aider la Turquie à régler le litige avec la Russie, et il a exprimé le désir de la partie turque d'avoir des relations normales avec ce pays. Le président y a consenti avec plaisir" a-t-il été déclaré dans le rapport officiel sur les résultats de la réunion bilatérale.
Pour sa part, le président serbe a annoncé que Belgrade était vraiment déçu par le fait que la Turquie soutien l'indépendance du Kosovo. "Cela nous fait vraiment du mal quand nos amis promeuvent l'indépendance du Kosovo. Je veux dire, notamment, la Turquie ", a expliqué M. Nikolić.
La veille, lors de la rencontre avec son homologue serbe Aleksandar Vučić, M. Davutoğlu a proclamé que la Turquie n'avait pas peur des sanctions russes, mais si elles continuaient, la Turquie et la Russie subiraient des pertes.
Le 13 décembre, le premier vice-président iranien Eskhak Jahangiri lors d'une rencontre avec Recep Tayyip Erdogan à Achgabat (Turkménistan) a offert son aide pour régler les relations russo-turques.
Le même jour, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev avait exprimé l'espoir que "le bon sens dominera" dans les relations entre la Russie et la Turquie.
Le 5 décembre, le président finlandais Sauli Niinistö avait déclaré son rôle de médiateur dans les pourparlers entre les dirigeants russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.
Le 2 décembre, l'ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev avait appelé Moscou et Ankara à dialoguer.
Les tensions entre Moscou et Ankara ont commencé suite à l'attaque du chasseur F-16 turc contre un bombardier russe Su-24 dans l'espace aérien syrien le 24 novembre. Un missile tiré par le F-16 a abattu l'avion russe engagé dans l'opération antiterroriste en Syrie et a provoqué la mort d'un pilote. Le président Poutine a qualifié la destruction de l'avion de "coup dans le dos" porté par les "complices des terroristes". Il a déclaré que cette tragédie aurait de graves conséquences pour les relations entre Moscou et Ankara.