Il y a des décisions de la maire de Paris qui ne font pas l'unanimité, semble-t-il. Celle, récente, sur le camp provisoire de réfugiés dans cinq bâtiments préfabriqués situés dans le bois de Boulogne en est bien la preuve.
"On ira devant les tribunaux, je n'ai pas de leçon à recevoir des thuriféraires des goulags!" s'indigne Claude Goasguen, maire du 16eme arrondissement, cité par la revue Causeur.
Son arrondissement se trouve juste dans la ligne de mire d'Anne Hidalgo et de son adjoint chargé du logement, Ian Brossat. Ensemble, ils souhaitent détruire les soi-disant "ghettos de riches" à tout prix.
"Il est urgent que la Ville de Paris et Paris Habitat prennent les mesures adéquates et expulsent ces voyous, ce que nous demandons depuis de nombreuses années", maintient Claude Goasguen.
Les résultats d'une telle transformation sont déjà tristement célèbres. Suite à l'aménagement de nombreux HLM, la cité des Périchaux vit une délinquance qui se propage à un rythme exponentiel. À Balard, la cité Modigliani subit le même sort. Le parc André Citroën est devenu un sanctuaire de dealers. Même constat décourageant dans d'autres arrondissements.
"La vie est un enfer pour les habitants. Deal, trafic, dégradation. Il faut agir", insiste l'ancienne conseillère de Paris (2008-2014) Marie-Claire Carrère-Gée.
Pour autant, le plus grand bailleur social de la capitale bute exactement sur l'immobilisme.
"On ne peut rien y faire, nous n'avons aucun pouvoir, ce n'est pas nous qui décidons des gens qui sont logés dans les HLM", voici la position d'un responsable de la direction territoriale Paris sud-ouest gérant les 7eme, 14eme, 15eme, et 16eme arrondissements.
Aurait-on pu imaginer un scénario aussi dégradé, presque surréaliste, à Paris il y a dix ans, quinze ans? Ici, ce qui effraye, c'est la suite. La capitale en arrive à héberger des migrants d'abord au bois de Boulogne, puis probablement au jardin du Luxembourg ou bien au parc Montsouris… Et ensuite, pourquoi pas le 4eme arrondissement, le place de l'Hôtel de Ville peut-être?