En décrétant un moratoire sur le remboursement de la dette à la Russie, l’Ukraine a laissé peu de chances à la querelle russo-ukrainienne de ne pas se répandre dans les salles du tribunal londonien.
C’est du fait que les obligations de Kiev ont été achetées par Moscou sous la juridiction de Londres que la capitale du Royaume-Uni deviendra le théâtre d’un débat judiciaire. Le gouvernement russe portera sûrement plainte à la cour d'arbitrage international de Londres connue pour sa rapidité de travail.
Selon le professeur de droit international à l’Université de Cambridge Michael Waibel, les chances du demandeur d’obtenir une décision favorable sont suffisamment bonnes, écrit Bloomberg. Mais même dans l’éventualité d’une victoire, il est peu probable que la Russie reçoive son argent facilement. Conformément au droit international, la Russie peut essayer de faire saisir des biens ukrainiens à l’étranger au titre du service de la dette, estime Michael Waibel.
La seule chance de Kiev est que le tribunal considère ses raisons comme convaincantes. Les avocats représentant l’Ukraine essaieront de prouver qu’en achetant des obligations à l’Ukraine, le Kremlin planifiait déjà de s’emparer de la Crimée, d’après le professeur de droit à l’Université Duke Mitu Gulati.
Certainement, l’affaire pourrait être réglée de façon extrajudiciaire comme cela arrive souvent, note Bloomberg se référant aux experts du droit. Pourtant, de telles chances sont faibles étant donné qu’il reste trop peu de temps.