Les militaires américains estiment que la lutte anti-terroriste peut être efficace dans le cyberespace, mais le Pentagone admet son incapacité à assurer une protection crédible pour ses systèmes en raison d'un manque de financement.
Juste après l'attaque terroriste de San Bernardino (Californie), la Maison Blanche a demandé au Pentagone de renforcer la lutte contre l'Etat islamique sur la toile. La fusillade perpétrée par un couple de terroristes a fait 14 morts et 21 blessés lors d'une fête dans un hôpital. Les soupçonnées avaient été soumis à la propagande islamiste publiée sur Internet. Les experts notent que la propagande de Daech recrute activement les jeunes européens et que les terroristes utilisent différents logiciels de messagerie instantanée pour communiquer.
Selon les données du groupe d'experts Counter Extremist Project, qui analyse les messages des extrémistes sur la toile, les islamistes radicaux publient environ 90.000 messages par jour destinés à recruter de nouveaux adhérents.
Mais les extrémistes demeurent sur le qui-vive: Daech a déjà attaqué les serveurs du Pentagone. En janvier 2015, revendiquant leur allégeance à l'EI, des terroristes avaient piraté le compte Twitter du Pentagone et menacé de publier certains documents volés, mais ils n'avaient pas réussi à mettre la main sur des documents confidentiels.
Parallèlement, les experts pensent que les systèmes informatiques du Pentagone sont toujours dans une position vulnérable en raison d'un manque de financement suffisant pour embaucher des spécialistes qualifiés qui pourraient renforcer la cyberdéfense de l'instance.
Selon Alexander Perendjiev, membre de l'Association des politologues militaires, la priorité actuelle est de savoir comment l'EI se procure tous ces logiciels et ces technologies.
"Il est indispensable de lutter contre ceux qui les leur livrent. Les autorités des pays qui produisent des logiciels de haute qualité, y compris les Etats-Unis, devront traiter ce problème et alors seulement pourra-t-on parler d'une approche cohérente dans la lutte anti-terroriste", insiste l'expert.