L'intelligence artificielle peut traiter des données en masse et gagner du temps, ce qui est nécessaire pour les journalistes.
"Cet article a été rédigé par un robot". Est-ce que ce type de mention dans les médias est possible dans un futur proche? Depuis quelque temps, des robots-journalistes sont devenus très populaires dans les médias.
Lors des élections régionales de début décembre, de nombreux sites des médias français ont utilisé les algorithmes pour rédiger des textes courts sur les résultats des élections.
Selon Claude de Loupy, cofondateur de Syllabs, une société spécialisée dans la création de tels algorithmes, il y a un an, on n’aurait pas pu imaginer que les robots-rédacteurs prendraient une telle ampleur. Cette société ne cesse de modifier ses technologies et a l'intention de développer son mécanisme en coopération avec des médias financiers et sportifs.
La pratique est plus ancienne à l’étranger. En 2009, StatsMonkey est apparu. Développé au sein de l'université du Northwestern dans l'Illinois (Etats-Unis), ce logiciel avait été conçu pour fournir des comptes-rendus sportifs. Cette technologie a déjà été utilisée aux États-Unis, par exemple par The LA Times, qui avait publié en mars 2014 un article sur un tremblement de terre rédigé par un robot. Chez Forbes, tous les articles concernant les résultats financiers sont générés automatiquement par les algorithmes crées par la société Narrative Science. Le géant d'internet russe Yandex a lancé en octobre dernier un service d’informations rédigées par des algorithmes et consacrées dans un premier temps aux prévisions météo ou au trafic routier. Selon Yandex, c'est l’"agence de presse du futur".
Les robots ont réussi à rédiger des textes ressemblant à de vrais petits articles, avec des phrases bien construites et même des variantes, sur les 36.000 communes au même moment.
Un autre avantage de ces technologies est un meilleur référencement, une des choses principales pour les médias contemporains. Si les articles sont mieux référencés par les moteurs de recherche, on peut compter sur l'augmentation de demandes de publicité.
Le coût est inférieur au salaire annuel d’un journaliste: Syllabs parle d’un coût moyen allant de 20.000 à 40.000 euros pour deux soirées électorales par exemple.
Toutefois, le système a ses limites. L'algorithme n’est pas encore apte à réfléchir ou imaginer et c'est une raison principale pour laquelle cette technologie ne pourra pas remplacer les journalistes dans un avenir proche.