Lors de sa grande conférence de presse de jeudi, le président russe Vladimir Poutine a tendu à l'Occident plusieurs branches d'olivier, se montrant prêt à coopérer dans la lutte contre le terrorisme islamique, écrit Nikolas Gvosdev dans les pages du National Interest.
Il s'agit en premier lieu de la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry à Moscou. Selon l'expert, il a "enfoncé le dernier clou dans le cercueil" des multiples déclarations de l'administration américaine sur le prétendu "isolement" de la Russie.
"Au cours de l'année précédente, Poutine a rétabli avec succès son statut d'acteur incontournable dans la politique globale et le statut de la Russie en tant que puissance qu'on ne peut plus ignorer et mettre de côté", souligne l'auteur.
Second événement marquant, les déclarations du premier ministre italien Matteo Renzi. Ce dernier a empêché l'Union européenne de prolonger automatiquement les sanctions contre la Russie, en insistant sur la nécessité d'une analyse détaillée de la question.
"Bien que les sanctions soient sans doute prorogées cette fois-ci, les actions de Renzi ont montré que certains Etats européens sont de plus en plus las des sanctions et cherchent des moyens de les modifier ou de les annuler en 2016", explique M.Gvosdev.
De cette façon, par ses observations, Vladimir Poutine a proposé à l'Occident "plusieurs branches d'olivier" dont l'une est sa volonté de conjuguer les efforts de la Russie avec l'Occident dans la lutte contre les terroristes au Proche-Orient.
Selon M.Gvosdev, le chef de l'Etat russe semble avoir montré à l'Occident qu'il était prêt à un compromis sur l'Ukraine, tout en essayant de créer une base solide pour la coopération en Syrie.
Le leader russe a aussi laissé entendre que ses relations personnelles avec le président turc Recep Tayyip Erdogan semblent s'être détériorées pour de bon, alors qu'avant l'incident de l'avion russe abattu par la Turquie à la frontière syrienne, il semblait que les deux pays consolidaient leurs liens.
Le compliment de Vladimir Poutine à l'égard de Donald Trump, candidat à la présidence américaine, reflète, selon l'analyste, son mépris envers la plupart de l'establishment américain. En outre, ce compliment signifie que le président russe ne prend pas au sérieux les autres candidats à la présidence des Etats-Unis, aussi bien républicains que démocrates.