Le 17 décembre, le Congrès des Etats-Unis a approuvé le budget fédéral de 2016 qui autorise notamment les exportations de pétrole brut interdites depuis 40 ans, rapporte le magazine Forbes.
"Les conséquences géopolitiques de cette démarche vont changer la vie d'un grand nombre d'entreprises, pour la plupart européennes. Même si cela ne se produit pas du jour au lendemain, les Etats-Unis finiront par s'approprier une partie du marché dominé par les sociétés énergétiques russes qui fournissent actuellement plus de 30% du gaz naturel consommé dans l'Union européenne", écrit un éditorialiste de Forbes, Kenneth Rapoza.
Selon les analystes de Barclays Capital dirigés par Michael Cohen, la levée de l'embargo sur les exportations de pétrole brut affaiblira la puissance de l'OPEP en Europe et en Asie et nuira à l'Arabie saoudite, allé important des Etats-Unis au Proche-Orient. Mais c'est en premier lieu la Russie qui sera visée.
Même si la Russie n'est pas mentionnée dans cette citation, il ne fait aucun doute que c'est d'elle qu'il s'agit. Bien que les Etats-Unis ne soient pas en mesure d'évincer la Russie du marché européen, ils parviendront néanmoins à diminuer sa part si les pays consommateurs acceptent de payer un prix plus élevé pour leur sécurité énergétique.
Selon Kenneth Rapoza, les sociétés russes n'ont aucune raison de paniquer. La levée de l'embargo ne sera pas une "mine d'or" pour les Etats-Unis, car la présence américaine sur le marché pétrolier européen restera toujours limitée en raison des grandes distances et du coût plus élevé du pétrole, conclut l'analyste.