Les chasseurs américains F-15, déployés à la base militaire turque d'Incirlik en novembre, rentreront mercredi à une base britannique. Selon l'observateur du journal italien Il Giornale, cette décision du Pentagone est liée à l'incident avec Su-24 russe abattu par la Turquie le 24 novembre.
"Il est probable que cette décision ait été prise après qu'Ankara a abattu le chasseur russe Su-24", écrit l'observateur du journal, en soulignant qu'on ne savait toujours pas si le président turc Recep Tayyip Erdogan voulait rendre un service aux Etats-Unis en détruisant un avion russe ou si c'était sa propre volonté.
Pourtant, l'observateur du journal italien considère la décision du Pentagone de quitter la base turque comme bizarre.
"Cette décision est en contradiction avec la déclaration du Pentagone du 5 novembre dernier où il a souligné qu'il voulait protéger l'espace aérien turc à l'aide de missiles sol-air américains Patriot et de chasseurs F-15", écrit l'observateur.
Il note que la décision de rappeler les F-15 coïncide avec le déploiement des missiles sol-air russes S-400 "capables d'abattre tous les chasseurs de la 4ème génération". "Il s'en suit que les Etats-Unis ont peur de la Russie", — souligne l'observateur.
Les Etats-Unis disposent toujours à Incirlik de 12 avions d'attaque au sol A-10 Thunderbolt II ainsi que de drones et d'avions ravitailleurs. Six avions F-15 qui seront rappelés ainsi que plusieurs avions d'assaut pourront être redéployés, selon une source anonyme au sein de la Défense américaine.
D'après le Pentagone, les F-15 n'ont pas effectué de vols réguliers depuis Incirlik. Mais, ils ont renforcé les capacités de l'aviation américaine et turque effectuant des opérations militaires dans l'espace aérien syrien à proximité des avions russes.
La Russie a déployé des missiles sol-air S-400, le croiseur lance-missiles Moskva et le sous-marin Rostov-sur-le-Don en Syrie suite au crash du chasseur russe Su-24 attaqué par un chasseur turc F-16 en Syrie.
"La Russie n'est pas ce genre de pays. Au contraire, nous avons renforcé notre présence en Syrie, augmenté le nombre de nos avions militaires. Avant, nous n'avions pas là-bas de systèmes de défense antiaérienne, maintenant il y a des S-400. Si avant la Turquie survolait et violait continuellement l'espace aérien de la Syrie, eh bien, qu'ils volent maintenant!", a-t-il déclaré.