La décision a été prise par l'université de Salzburg suite à une enquête initiée en 2014 et visant à démasquer d'anciens nazis.
Dans sa demande d'adhésion au Parti national-socialiste des travailleurs allemands du 28 juin 1938, le zoologue soulignait que "toute (sa) vie scientifique, au sein de laquelle les problèmes phylogénétiques, raciaux et social-psychologiques occupaient le premier plan, a été mise au service de la pensée national-socialiste".
Une année plus tôt, une décision similaire a été prise à l'encontre d'un autre zoologue autrichien, Eduard Paul Tratz. Le réexamen de toutes les distinctions attribuées par le passé mené par l'université de Salzburg continuera jusqu'à 2016.
Konrad Lorenz, né en 1903 et diplômé de la faculté de médecine de l'université de Vienne, a consacré toute sa vie à l'étude des animaux. Mobilisé en 1941 comme médecin psychiatre, il est fait prisonnier par l'Armée soviétique après quoi il renonce à l'idéologie et commence à travailler sur le livre "De l'autre côté du miroir". Dans ses travaux ultérieurs, Lorenz se servit de cette expérience pour élaborer une critique des dérives de l'instinct d'agression chez l'homme, de la psychologie de l'endoctrinement et du danger de celui-ci.
En 1973, aux côtés de l'Allemand Karl Von Frisch et du Britannique Nikolaas Tinbergen, le zoologue autrichien obtient le Nobel de médecine décerné pour "l'organisation et la mise en évidence des modes de comportement individuel et social". À la fin de sa vie, Lorenz, proche des mouvements écologistes et anti-nucléaires, se consacre à une réflexion humaniste sur le devenir de l'humanité. Il décède le 27 février 1989.