Il est clair que les décisions prises par le Fonds monétaire international (FMI) concernant la poursuite du financement de l'Ukraine malgré sa dette de trois milliards de dollars à la Russie sont politiques, a déclaré à Sputnik l'avocat français Henry Temple, spécialiste de droit économique.
"On ne sait pas exactement le secret des négociations et des contrats, ni quelle est leur réalité. Il est clair que les décisions prises par le FMI sont essentiellement politiques", a indiqué l'expert.
Et de rappeler que le FMI n’était pas une organisation des Nations unies et que, créé par les Américains, cette organisation échappait au contrôle de l’Onu.
"Non seulement ce n’est pas une organisation internationale au sens plein du terme, mais encore chacun sait que le personnel du FMI dans la plupart de cas, (…) ce sont des gens qui viennent du Trésor américain. Comme résultat, une très grande dépendance des options qui sont prises par le FMI vis-à-vis de la politique étrangère américaine", a relevé M.Temple.
L'expert souligne que le FMI est très contrôlé par les Etats-Unis à des fins politiques.
"Il s’agit de permettre de continuer à financer l’Ukraine, qui, il faut le dire, fait la guerre à sa propre population, et d’essayer d’empêcher l’Ukraine de tomber dans le gouffre", précise-t-il.
Selon M.Temple, le PIB de l’Ukraine a chuté de 10% en 2014 et de 15% en 2015. Parallèlement, la dette ne cesse d’augmenter. On pense qu’en 2016, elle va atteindre 100% du PIB. Le PIB diminue, la monnaie ukrainienne baisse aussi. Ce qui fait que les trois milliards que l’Ukraine doit à la Russie avant la fin de l’année deviennent inatteignables.
"Si l’Ukraine, en dépit des aides du FMI n’arrive pas à payer les trois milliards de dette souveraine qu’elle doit à la Russie, Moscou est en droit de mettre l’Ukraine en faillite, autrement dit — en défaut", indique l'expert international.
Et d'ajouter que tout cela était la conséquence de l’aveuglement du président ukrainien, alors qu’il y avait une porte de sortie proposée par le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, option très proche de la position russe.
"Elle consistait à réorganiser politiquement l’Ukraine, à modifier la Constitution et à permettre aux différentes populations du territoire ukrainien de s’organiser dans les libertés et Droits de l’Homme minimales, soit de parler leur langue et de s’autogérer. Monsieur Porochenko ne l’a pas voulu. Il est, par conséquent, l’auteur du désastre ukrainien", a conclu l'expert.