La Suède n'enverra pas ses chasseurs Gripen pour aider la France dans la lutte contre le groupe terroriste Etat islamique (Daech), a annoncé jeudi le quotidien Dagens Nyheter. Selon la ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström, la décision de Stockholm s'explique par l'absence de fondements juridiques susceptibles de justifier cette démarche.
L'opposition suédoise a proposé d'envoyer des chasseurs pour combattre Daech en Syrie. Cette initiative a été lancée en réponse à la demande d'aide formulée par la France au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris.
"Nous nous montrons toujours très scrupuleux lorsqu'il s'agit du droit international. Concernant cette question, nous constatons que nous nous trouvons dans une «zone grise» sur le plan juridique. La situation pourrait s'éclaircir si les Nations unies émettaient un mandat spécial relatif à l'opération en Syrie", a déclaré Mme Wallström.
Au lieu de chasseurs, Stockholm a proposé à Paris des avions de transport. En outre, le contingent suédois participant à l'opération au Mali sous le commandement de la France sera renforcé de deux officiers d'état-major. Enfin, la Suède livrera à la France des bombes de haute précision.
Le coût total de cette aide est évalué à 40 millions de couronnes suédoises (environ 4,3 millions d'euros).
Le responsable du Parti des Modérés chargé de la Défense, Hans Wallmark, s'est déclaré déçu par cette position du gouvernement.
"Nous jugeons cette aide insuffisante. Ce niveau est trop bas. Nous espérions que Stockholm enverrait des chasseurs", a-t-il dit.
"Il s'agit d'une initiative tellement restreinte que le gouvernement pourra la mettre en œuvre sans demander l'approbation du parlement. Je pense que la France sera déçue", a indiqué M. Widman.
Les Démocrates de Suède sont prêts à aller plus loin que les autres et invitent le gouvernement à envoyer des troupes terrestres en Syrie.
"Nous sommes prêts à envoyer des chasseurs Gripen pour bombarder Daech. Nous sommes même prêts à envoyer des forces terrestres", a déclaré le président du parti Jimmie Åkesson.
Il s'ensuit donc que presque toutes les forces politiques suédoises critiquent la position du gouvernement au sujet de l'aide proposée à la France. Le temps dira si ces critiques seront prises en compte par le cabinet de Stefan Löfven.