Quand Abu Qitada, Syrien âgé de 16 ans, a rejoint les islamistes en tant que soldat, ses nouveaux chefs spirituels lui ont promis d'avoir des soins médicaux, quoi que cela signifie, lui accorder des services dans un hôpital ou le transporter clandestinement en Turquie, ses poches truffées d'argent.
"Ils paient pour tout", a confié le Syrien, cité par le Financial Times.
A l'opposé, des civiles comme Um Eyyad, née à Mossoul, une ville irakienne saisie en juin, sont traités comme des citoyens de seconde classe. Cette Irakienne a cessé de recourir aux hôpitaux publics, même du fait que les services privés, nécessaires pour son fils malade, lui étaient trop chers, presque inabordables.
"Quand je suis entrée dans un hôpital, j'étais effrayée. Là, c'était Daech partout", raconte-t-elle.
Entretenir des dizaines d'Irakiens et de Syriens montre que les djihadistes sont très riches, confirme un représentant de la coalition occidentale. L'année dernière, Daech a gagné au moins 900 millions de dollars de revenus grâce à la vente illicite de brut, les impôts et les fonds confisqués s'y ajoutent. En cela, environ deux tiers de tous les revenus des islamistes, estimés en moyenne à quelques 600 millions de dollars par an, sont destinés à rémunérer le travail de ceux qui leur sont fidèles.
Les étrangers qui grossissent les rangs des terroristes reçoivent entre 600 et 1.000 dollars mensuellement. Les locaux ayant prêté allégeance au chef djihadiste Abou Bakr al-Baghdadi gagnent de 200 à 300 dollars. Quant à ceux qui n'ont pas prêté serment, ils profitent de 50 à 150 dollars, recevant aussi 50 dollars par femme ou esclave et 35 dollars par enfant.
Il s'avère que faire partie des forces armées islamistes est bénéfique comparativement à d'autres activités comme par exemple le métier d'aide-soignant dont le salaire s'élève à la piètre somme de 300 dollars.