Le premier pas vers la réconciliation, pour Ankara, serait de présenter ses excuses auprès de la Russie s'agissant de l'incident avec le bombardier Su-24. Deuxièmement, la partie turque devrait déterminer qui en est coupable. Ensuite, il importe qu'elle paie les indemnités pour l'avion détruit.
"Alors que la Turquie déclare vouloir rétablir le dialogue, elle fait, en parallèle, des déclarations qui contredisent cette approche", estime M. Karlov.
L'ambassadeur, cité par Hurriyet Daily News, s'est également dit persuadé que l'un des pilotes du Su-24 russe abattu avait été tué par le chef des Loups gris (parti néo-fasciste turc) Alpaslan Celik, fils d'un ex-maire d'une ville turque.
Le groupe Loups gris est également impliqué dans le massacre de 150 militants politiques et dans un attentat contre le pape Jean-Paul II. Ces hommes armés sont liés aux autorités turques au niveau le plus élevé. Les Loups gris constitueraient le "bras armé" du Parti d'action nationaliste qui soutient le régime d'Erdogan.
La tension entre la Russie et la Turquie ne cesse pas d'augmenter après l'épisode de l'avion russe Su-24 abattu le 24 novembre par un chasseur turc F-16. Le bombardier russe a été abattu quelques jours après le début des frappes russes contre les convois de pétrole de contrebande de Syrie vers d'autres pays dont la Turquie. Cette attaque a été qualifiée de "coup (de poignard, ndlr) dans le dos" par le président russe Vladimir Poutine. La Russie a adopté en riposte une série de mesures, notamment économiques, à l'égard de la Turquie.