Le Congrès américain n'approuvera pas le financement du programme d'armement des combattants de l'opposition syrienne modérée, qui lutte contre Daech, avant que le Pentagone ne présente un plan concret aux parlementaires, a déclaré mercredi John McCain, président du Comité des forces armées du Sénat.
"Nous avons reçu cette demande (de financement) la semaine dernière. Mais vous connaissez, parfaitement, que c'est le résultat de l'échec absolu dans la distribution des 43 millions de dollars qui n'ont permis de former que 4 ou 5 combattants (entraînés par les experts militaires américains). Nous ne voulons pas donner notre aval à une nouvelle démarche de ce genre. Nous ne voulons pas de répétition d'intervention du chef du Commandement central des États-Unis Lloyd Austin qui nous avait déjà dit: +Nous avons quatre ou cinq soldats qui nous ont coûté 43 millions de dollars+. Nous avons des engagements envers les contribuables américains", a indiqué M.McCain.
Lors des auditions au Comité des Forces armées du Sénat, le secrétaire américain à la Défense Aston Carter a rapporté que le Pentagone avait appelé les congressistes à allouer un budget de 116 millions de dollars pour soutenir les opposants syriens. Le Pentagone aurait besoin de ce budget pour équiper des groupes d'opposants en armes et en munitions.
"Je vous prie d'octroyer cette somme dans les plus brefs délais", a ajouté M.Carter.
Le chef du Pentagone avait reconnu en juillet 2015 que le programme de formation de rebelles syriens "modérés" se heurtait à des difficultés et n'engageait actuellement que 60 personnes tout au plus. Quoi qu'il en soit, il a confirmé que moins d'une centaine d'opposants syriens étaient restés dans les centres d'entraînement en Turquie et en Jordanie, les autres ayant regagné leurs détachements en Syrie qui combattaient soit les djihadistes de l'EI soit les troupes du président Bachar el-Assad.
En septembre dernier, le chef du Commandement central américain Lloyd Austin, a dû reconnaître que seulement 5 des 60 combattants formés de l'opposition syrienne "modérée" participaient aux opérations.
En 2014, le groupe djihadiste Etat islamique a intensifié ses activités au Proche-Orient en cherchant à créer un califat sur les territoires irakiens et syriens tombés sous son contrôle. Selon les données de la CIA, près de 30.000 personnes venant de près de 80 pays du monde combattent dans les rangs de l'EI.
Une coalition internationale conduite par les Etats-Unis intervient militairement contre ce groupe en Irak et en Syrie depuis août-septembre 2014.