Alexei Pouchkov était l'invité d'Elisabeth Guigou à la commission des affaires étangères de l'Assemblée nationale. Situation au Moyen-Orient, crise ukrainienne, lutte contre Daech, nous revenons sur les sujets abordés ce mercredi matin.
Mercredi matin, le président de la commission des affaires étrangères de la Douma (chambre basse du parlement russe) Alexeï Pouchkov a été auditionné par ses homologues français. Il a exposé les points de vue des parlementaires russes sur les sujets brulant de l'actualité: théâtre syrien et Lutte contre Daech, Turquie et crise ukrainienne étaient au rendez-vous des échanges.
L'homme politique russe a toujours plaidé, depuis le début de l'intervention russe, en faveur de la nécessité de cibler Daech, rappelant les dangers pour son pays, notamment au niveau du Caucase-Nord mais aussi pour l'Europe:
Selon Jacques Myard, membre de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Nationale qui a assisté à cette rencontre, des synergies d'opinion sur la Syrie ont pu être observées …. Et pas uniquement sur Daech…
"Sur le Proche-Orient et notamment l'affaire syrienne: il s'est révélé une très grande similitude d'analyse entre nombre de députés d'opposition comme de la majorité actuelle, sur les jugements et les appréciations du gouvernement russe. Pour parler clair, nous nous posons tous des questions sur l'attitude de la Turquie, sur l'attitude de l'Arabie Saoudite voir du Qatar et nous sommes conscients que c'est effectivement l'armée de Bachar al-Assad qui sur le terrain combat l'EI alors que certains jouent le double jeu. Donc il y'a eu une très grande similitude des analyses entre les députés et le président Pouchkov. Cela ne signifie pas que cela soit la position du gouvernement français."
La Turquie, membre de l'OTAN participant à la campagne de la coalition pilotée par les Etats-Unis en Syrie, est accusée par la Russie d'avoir participé au financement de Daesh en achetant le pétrole extrait par l'organisation terroriste. Une situation qui remet en cause toute « coalition élargie ».
La destruction par l'aviation turque d'un chasseur bombardier à la frontière syrienne. Depuis le ton est monté entre la Russie et la Turquie, Moscou accusant le double jeu d'Ankara, un sujet abordé par la Commission:
"Sur la Turquie, effectivement, la position de Moscou est très claire: C'est de dire que les turcs ont joué le double jeu, notamment dans l'achat du pétrole à l'EI et que bien évidemment on ne peut pas admettre ce double jeu car en réalité ils ont soutenu l'EI. Et moi personnellement je tiens à dire que par de très nombreux… je dirai… témoignages, je sais que malheureusement Ankara a joué les apprentis sorciers dans cette région".
"On voit très bien que la grande coalition sous le commandement d'un seul état n'est pas possible. Il faut être pragmatique. Il est vrai que M.Pouchkov reproche aux Etat-Unis de vouloir à tout prix être le leader et avoir le leadership sur la grande coalition, chose qui n'est pas possible".
D'autant plus que par le passé, le député russe n'a pas mâché ses mots à l'égard de l'action, ou plutôt du manque d'action, des Etats-Unis à l'encontre Daech: "Les américains ont fait semblant de bombarder Daech pendant une année, il n'y a pas eu de résultat" lâchait-il début octobre au micro d'un Jean-Pierre Elkabbach. Le député russe rappelait les résultats des interventions de l'Otan, en Irak notamment où 40% du territoire irakien est désormais contrôlé par Daech.
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