Jusqu'à présent, le Fonds monétaire international (FMI) était dans l'incapacité d'apporter son assistance financière à un pays ayant fait défaut vis-à-vis d'un autre Etat, rappelle l'AFP.
Etouffé financièrement par l'insurrection dans l'est du pays, Kiev a ainsi fait récemment savoir qu'elle ne rembourserait pas les 3 milliards de dollars dus à la Russie avant la fin de l'année et qui avaient été prêtés par Moscou à l'ancien régime.
Dans l'état actuel des choses, un tel défaut aurait mécaniquement conduit le FMI à suspendre son soutien à l'Ukraine, soutenue à bout de bras par les Occidentaux et notamment les Américains.
"Le conseil d'administration du FMI s'est réuni aujourd'hui et a décidé de changer la règle actuelle sur le refus d'arriérés de paiement vis-à-vis de créanciers officiels (publics, ndlr)", a déclaré mardi le porte-parole du FMI Gerry Rice.
L'ampleur du changement et ses modalités n'ont toutefois pas été dévoilées et seront précisées "dans les prochains jours", a-t-il ajouté.
Avec cette modification, le FMI prend le risque d'être accusé d'agir pour des motifs politiques et afin de satisfaire les Etats-Unis, son premier actionnaire.
"La décision de changer la règle semble hâtive et biaisée", a réagi le ministre russe des Finances, Anton Siluanov. "C'est fait pour nuire à la Russie et pour permettre légalement à l'Ukraine de ne pas payer ses dettes", a-t-il ajouté.
"Le refus des Etats-Unis de s'attaquer à la ratification de la capitalisation du FMI, qui aurait pu être utile pour régler les problèmes de dette de l'Ukraine, est scandaleux", a indiqué le ministre.
La Russie envisage de poursuivre l'Ukraine en justice.