Bien que le représentant du département d'Etat américain ait déclaré plus tôt que les photos et les vidéos satellites fournies par le ministère russe de la Défense montrant des centaines de camions-citernes transportant le pétrole de Daech étaient bien authentiques, le trafic ne s’effectuait pas à l’échelle industrielle.
"La dimension de la contrebande pétrolière est petite, et elle diminue avec le temps. Elle est insignifiante tant du point de vue de la quantité de pétrole que du point de vue des revenues", a déclaré Amos J. Hochstein, secrétaire d’État adjoint américain à l’Énergie.
Pourtant, malgré l'authenticité des preuves fournies par la partie russe, il affirme ne pas avoir vu d'"images de passages frontaliers avec des camions-citernes".
A cet égard, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a souligné que la Russie avait apporté toutes les preuves nécessaires, des photos, comme des vidéos, ayant prouvé la contrebande.
"Si même ces preuves ne suffisent pas à nos collègues américains, nous leur conseillons de regarder des vidéos faites par leurs drones dont le nombre a triplé ces derniers temps au-dessus de la frontière syro-turque et des régions pétrolifères", a souligné M. Konachenkov.
Il a également fait remarquer que la partie russe savait que les drones et les avions américains utilisaient souvent la base aérienne d'Incirlik en Turquie.
"Notons que ces drones ne sont pas des deltaplanes en contreplaqué mais des machines complexes de renseignement d'image qui laisse apparaitre non seulement un camion-citerne mais le numéro du fusil d'assaut du conducteur sur le siège passager au volant du camion transportant le pétrole traversant la frontière turque. D'ailleurs, il existe aussi des satellites de reconnaissance qui, comme l'avaient à plusieurs reprises déclaré nos collègues, voient tout mais une fois de plus ne connaissent rien", a-t-il fait remarquer.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense a également ajouté que la Russie était surprise par la déclaration du Pentagone, à savoir que ces derniers temps il n'aspirait pas à détruire toute l'infrastructure pétrolière syrienne et irakienne, même sur le territoire contrôlé par l'Etat islamique (Daech), mais seulement les installations les plus profitables.
"Comment faut-il comprendre la déclaration du chef du Pentagone Ashton Carter à savoir que l'aviation américaine ne détruisait ces derniers mois que les infrastructures pétrolières profitables des terroristes? Il s'avèrerait alors, que durant une année et demie les Américains ne détruisaient que des installations pétrolières déficitaires des terroristes", a fait remarquer M. Konachenkov.
"Maintenant nous savons d'où les terroristes tirent leurs énormes sommes d'argent pour acheter des munitions, enrôler de nouveaux partisans et organiser des attentats sanglants et pourquoi le territoire sous contrôle de Daech a accru de plusieurs centaines de fois", a souligné le représentant officiel du ministère russe.
Après avoir franchi la frontière turco-syrienne, les camions-citernes transportent le pétrole de l'EI vers des ports où l'or noir est ensuite acheminé vers des pays tiers en vue de son raffinage.
La Russie a détecté trois itinéraires de livraison du pétrole de l'EI en Turquie depuis la Syrie. L’itinéraire ouest est connecté aux ports turcs de la Méditerranée, l’itinéraire nord mène à Batman, et l’itinéraire est est à la base du transit dans la municipalité de Cizre.