Dans la guerre commerciale provoquée par Recep Tayyip Erdogan et qui l’oppose à Vladimir Poutine, il n'y aura qu'un seul vainqueur, la Russie, estime l'analyste du site américain d'information financière MarketWatch Amotz Asa-El.
Selon lui, les échanges commerciaux sont estimés à 30 milliards de dollars, et s'ils sont importants pour la Russie, ils sont vitaux pour la Turquie.
Notamment, suite aux sanctions occidentales contre la Russie, cette dernière achetait à la Turquie des fruits et légumes pour environ quatre milliards de dollars. Toutefois, Moscou est capable de trouver sans difficulté des fournisseurs alternatifs dans des pays au climat chaud, tout comme des importateurs pour son blé.
Selon l'analyste, passer leurs vacances en Turquie n'est pas une priorité absolue pour les Russes, quoique l'année passée ce pays ait accueilli 3,3 millions de touristes russes. Pour Ankara, la perte risque d'être plus grave, les Russes représentant un dixième du nombre total de touristes.
"Les fermiers privés de possibilité d'écouler leur récolte sur le marché russe, les employés de restaurants et d'hôtels qui perdront bientôt leurs clients russes, rejoindront les Turcs qui s'opposent déjà à plus l’afflux d'un million de réfugiés syriens ayant inondé le marché de la main d'œuvre en Turquie", indique l'analyste.
Si la Russie refuse de livrer son gaz, la situation en Turquie sera très grave. Moscou subira des pertes financières importantes, mais elle peut se le permettre, alors que l'économie turque sera pratiquement mise à l'arrêt.