Beaucoup s'étonnent de la fermeté avec laquelle le président russe Vladimir Poutine lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI, Daech) en Syrie, mais c'est sans doute la principale règle du chef du Kremlin en politique extérieure qui explique tout, suppose un auteur de l'édition italienne Il Giornale.
Il rappelle que le chef de l'Etat russe avait un jour avoué: "Il y a 50 ans, la rue de Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg, ndlr) m'a appris: si une bagarre est inévitable, frappe le premier".
Le journaliste relève que bien que la Russie soit peuplée de représentants de différentes confessions, y compris des musulmans, Vladimir Poutine trouve la balance qui exclut les conflits religieux dans le pays.
"C'est à cela que l'on reconnaît Poutine. D'une part, il combat les terroristes de Daech; et de l'autre, il inaugure la plus grande mosquée d'Europe. Dans un discours, le président russe a insisté sur la différence entre l'islam modéré et terrorisme, en déclarant que Daech compromettait l'islam par une idéologie ne reposant que sur le mensonge", souligne l'auteur.
Le chef de l'Etat respectait en même temps les traditions historiques selon lesquelles la religion chrétienne se trouve "dans le cœur des Russes", ajoute-t-il. Aussi, Poutine accorde-t-il son soutien à l'Eglise orthodoxe russe.
"On ne doit pas non plus sous-évaluer les contacts entre Vladimir Poutine et le pape François. Ils se sont rencontrés deux fois, ce qui a sérieusement préoccupé Barack Obama", écrit le journaliste.
Quoi qu'il en soit, dans la lutte contre les djihadistes, le président russe agit avec fermeté, constate-t-il.
"Sa règle de +frapper le premier si le combat est inévitable+ fait de lui un allié sûr aux yeux de Bachar el-Assad, tout en contribuant au dialogue avec l'opposition en Syrie", lit-on dans les pages du journal italien.
Depuis deux mois, les avions russes détruisent les sites des terroristes islamiques en Syrie. Cette opération militaire a été concertée avec le gouvernement syrien et est, par conséquent, légitime du point de vue du droit international. Pendant cette période relativement courte, les actions de la Russie se sont avérées plus efficaces que celles de la coalition conduite par les Etats-Unis.
"Agissant sur l'échiquier politique de la Syrie, Vladimir Poutine fait inévitablement revenir la Russie au rang des interlocuteurs clés des Etats-Unis et de l'Europe. En cas de réussite dans la lutte contre Daech, le président russe peut compter sur la levée des sanctions absurdes de l'Occident", écrit le journaliste, ajoutant que le chef du Kremlin a réussi, qu'on le veuille ou non, à rendre à la Russie son titre de "grand empire".