L'instabilité politique qui règne à Pristina suscite la crainte que les djihadistes regagnant leur foyer puissent déstabiliser davantage la situation.
"Ce risque existe réellement, et il ne faut pas le sous-estimer. Surtout, si l'on tient compte des liens existant entre les djihadistes, les milieux criminels albanais et les anciens membres de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), organisation officiellement dissoute mais qui, de facto, continue d'exister", a déclaré Milovan Drecun, président de la commission pour le Kosovo-et-Métochie au parlement serbe, dans une interview à l'agence Sputnik.
"Ces liens existent depuis la visite d'Oussama Ben Laden en Albanie dans les années 1990. L'islamisme radical a considérablement renforcé ses positions au Kosovo et a même accédé à un certain degré d'autonomie. Nous connaissons leurs contacts avec les chefs de l'ex-UCK, du Corps de protection du Kosovo [qui a constitué le noyau des forces armées kosovares, ndlr] et du Groupe de Drinica [structure criminelle au sein de l'UCK, ndlr] dirigé par l'ex-premier ministre kosovar Hashim Thaçi", a indiqué le parlementaire serbe.
L'expert a rappelé que dans leur récent message vidéo, les djihadistes avaient cité les Balkans, y compris la Serbie, parmi les cibles de leurs futures attaques.
"Ce n'est qu'une question de temps", a conclu Milovan Drecun.
D'après les médias britanniques, la république autoproclamée du Kosovo arrive en cinquième position pour le nombre de combattants étrangers ayant rejoint l'Etat islamique. Les trois premières places dans cette liste sont détenues par la Jordanie, la Tunisie et l'Arabie saoudite.