Les autorités turques ont annoncé à l'attaché militaire russe à Ankara qu'elles n'avaient pas diffusé l'enregistrement des communications radio entre l'équipage du F-16 turc et les pilotes du Su-24 russe, a déclaré jeudi aux journalistes le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov.
"Les représentants de l'état-major général turc ont fait savoir qu'ils n'avaient diffusé aucun document de ce genre dans les médias. Il s'agit donc d'une nouvelle preuve attestant que les enregistrements des communications entre les pilotes turcs et notre équipage, diffusés aujourd'hui dans certains médias, constituent l'un de ces faux auxquels nous sommes déjà habitués", a indiqué le général.
Il a souligné que les médias qui avaient diffusé ces communications "se référaient à des sources anonymes ou à des radioamateurs".
Selon Igor Konachenkov, l'attaché militaire russe en Turquie a visité mercredi l'état-major général turc afin d'obtenir les documents relatifs aux "échanges radio qui auraient eu lieu le 23 novembre entre l'équipage du chasseur turc F-16 et les pilotes du bombardier russe Su-24".
"Notre représentant militaire a été informé de l'impossibilité du transfert de tout document relatif à l'attaque perpétrée le 23 novembre par le chasseur turc contre l'avion russe", a affirmé le général Konachenkov.
D'après la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, l'enregistrement de la mise en garde adressée à l'équipage du bombardier russe est monté de toute pièce.
L'absence de documents démontrant les contacts entre les deux avions remet également en cause la déclaration du porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren, selon laquelle les Etats-Unis étaient en mesure "d'entendre tout ce qui se passait", car ces communications "étaient sur des canaux ouverts".
Selon le capitaine Konstantin Mourakhtine, navigateur du bombardier russe abattu, la Turquie n'avait lancé aucun avertissement concernant la violation de son espace aérien.