"Ce n'est pas par les discours officiels qu'on pourra comprendre cela. L'Otan a exprimé son soutien à la Turquie après l'incident d'hier et l'administration Obama parle souvent du rôle-clé d'Ankara dans le combat contre Daech. Mais ces cinq dernières années les politiques américains, les spécialistes de la Turquie et de la lutte antiterroriste ainsi que les journalistes sont arrivés à la conclusion qu'Ankara avait fait un autre choix, bien qu'il ait pu jouer un rôle constructif dans la lutte contre les extrémistes en Syrie. Plus le conflit s'aggrave et traverse les frontières, plus la tactique d'Ankara vis-à-vis des djihadistes pourrait lui coûter cher, ainsi qu'à ses alliés", estime l'auteur de l'article. Et d'ajouter qu'en dépit de certaines démarches constructives d'Ankara, "dans l'ensemble Erdogan et le gouvernement turc ont pris des décisions qui ont entraîné la montée en puissance de la violence et de l'extrémisme en Syrie".
"Il est confortable d'être à la place d'Erdogan. Dans l'intérêt de la cohésion et de la solidarité, l'Alliance le soutiendra de toute façon après cet incident qui fera monter la tension entre Ankara et Moscou", affirme l'auteur.
Le journal indique également que malgré les déclarations sur l'élargissement de la lutte contre Daech, l'armée de l'air turque se concentre essentiellement de mener des opérations contre les Kurdes, que les Américains considèrent comme une force efficace contre Daech.
"A la Maison blanche, très peu pensent sincèrement que la Turquie peut être une partie de la solution. Washington paraît satisfait par l'accès qui lui est fourni au territoire turc (les bases aériennes en Turquie utilisées par l'aviation américaine), ce qui explique probablement le soutien public dont jouit Erdogan. Mais tant que Washington ne tapera pas sur les doigts d'Ankara pour sa mauvaise conduite, la Turquie continuera de semer le chaos", met en garde l'auteur.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.