"C'est extraordinairement grave par rapport à la tradition française de la liberté de la presse (…). Nous sommes en plein état d'urgence. Dans un climat qui est déjà très fragile en termes de libertés individuelles de toute la population, puisque l'état d'urgence veut dire que le contrôle des juges sur les activités de la police est suspendu en grande partie et donc nous perdons une grande partie de nos protections contre l'arbitraire policier. Dans ces conditions-là que le ministère de l'Intérieur fasse pression sur un média parce qu'une chronique ne lui a pas plu, c'est extraordinairement grave", a indiqué M.Guénolé.
Dans sa chronique du 17 novembre, le journaliste a notamment évoqué "des failles dans les services de renseignement" et la "sécurité intérieure", le manque d'hommes et la pénurie d'équipement dans les unités antiterroristes.
"Manifestement il devient extraordinairement difficile d'avoir un regard critique sur les activités du ministère de l'Intérieur dans ce pays. J'ai été viré par RMC suite à des pressions du ministère de l'Intérieur qui a utilisé deux méthodes. Primo: le ministère de l'Intérieur et la police ont commencé à boycotter les plateaux de RMC parce que ma chronique ne leur avait pas plu, et deuxio: les sources policières habituelles des journalistes spécialisés de RMC se sont mis à se taire et ça, c'est un embargo. Boycott et embargo, dans les deux cas c'est une pression", a noté M.Guénolé.
"Ce qui est fondamental et extraordinairement grave c'est que le ministère de l'Intérieur ait fait pression sur un grand média français pour le punir d'une chronique qui ne le satisfaisait pas", a conclu le journaliste.