Dans une interview accordée à Sputnik, Lamia a raconté avoir subi des châtiments corporels de la part d'un djihadiste originaire du Qatar appelé Abou Mohammed. D'après la petite fille, le djihadiste était chargé de lui faire apprendre par cœur des versets du Coran et des Hadiths (communication orale du prophète de l'islam Mohammed, ndlr) dans le seul but d'effacer les souvenirs de sa religion yazidie.
Les ravisseurs ont par la suite amené la famille de Lamia à Raqqa, ville syrienne contrôlée par les terroristes. Lamia et sa sœur Mona ont été privées de toute possibilité de fréquenter l'école. Entretemps, la mère de Lamia a accouché d'un garçon que les djihadistes ont baptisé Omar contre le gré de sa famille.
Mais les vicissitudes de la gamine ne s'arrêtent pas là. Abou Mohammed a décidé de vendre Lamia à un autre djihadiste, cette fois originaire d'Arabie saoudite. Selon la petite fille, sa vie a été évaluée par les terroristes à "une poignée de livres syriennes, soit à 8 dollars américains". Le djihadiste saoudien n'a toutefois accepté le marché qu'à condition de pouvoir "éduquer" la petite fille toute une année avant de l'épouser.
L'enlèvement n'est pas unique en son genre. L'Etat islamique enrôle régulièrement des enfants démunis dans la province d'Anbar, située à l'ouest de l'Irak, afin de compenser ses pertes militaires.
"D'une part, les familles dont les enfants rejoignent les djihadistes bénéficient d'une somme considérable à l'échelle de la région: 1.400 dollars américains par mois pour chaque enfant vendu. D'autre part, si les parents refusent de vendre leurs enfants, ils risquent d'être exécutés sans autre forme de procès", a expliqué à Sputnik une source préférant garder son anonymat.