Renaissance de la censure en Pologne?

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Une multitude de voix dans les médias, des points de vue différents, une possibilité de choix: Autant de valeurs démocratiques que les pays européens protègent.

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La radio Sputnik censurée en Pologne
En Pologne pourtant, la situation semble différente… Le comité de télé et radiodiffusion polonais a pris la décision de retirer sa licence à Radio Hobby, une radio polonaise qui diffuse l'émission quotidienne de Radio Sputnik Polska. Le motif officiel de cette mesure: la vente d'heures de diffusion à une autre radio, une radio russe.

Paweł Kubalski, fondateur de Radio Hobby, confirme que ce type de collaboration n'est pas interdit et qu'on le trouve même inscrit dans le texte de la licence:

"Bien-sûr, ce n'est pas interdit. De plus, la première chaîne de radio polonaise diffuse une émission d'une heure de 'Radio Vatican'. Donc, si notre licence est retirée, alors je vais exiger que l'on retire aussi la leur.

Le motif officiel du retrait de notre licence est le fait que nous vendons les heures de diffusion qui sont inscrites dans la licence, et, selon les autorités, nous ne pouvons pas donner ces heures à d'autres personnes (notamment celles de Sputnik) pour préparer une émission. Dans le même temps, il est clairement indiqué dans notre licence que nous pouvons utiliser un contenu préparé par d'autres personnes, qu'elles soient physiques ou juridiques. C'est bien indiqué dans le texte. Cette décision est absurde."

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Le fondateur de Radio Hobby voit dans cette affaire une forte influence politique. Il affirme que depuis 5 ans que l'émission de Sputnik Polska existe, il n'a jamais reçu aucune plainte et qu'écoutant lui-même chaque émission il avait constaté que le contenu dans son ensemble ciblait la bonne entente entre la Russie et la Pologne, évitant les sujets sensibles. Ce n'était cependant pas l'avis d'une partie des médias polonais qui appelaient Sputnik Polska "le diffuseur du Kremlin". On notera qu'en Pologne la radio nationale "Polskie Radio" possède, à l'instar de Sputnik, des services en langues étrangères diffusés dans 11 pays… La rédaction biélorusse, notamment, présente une vision clairement dissidente de la politique en Biélorussie. Les journalistes annoncent des rassemblements d'opposition et se montrent souvent critiques envers le gouvernement de Minsk. Des titres tels que "Loukachenko aime le pouvoir et déteste l'indépendance biélorusse" ou "L'occident va-il punir Loukachenko pour les fraudes?" en disent long sur la politique rédactionnelle.

En France, la situation est loin d'être la même. Pierre Lorrain, journaliste et écrivain français, confie que si la censure n'est évidemment pas d'actualité, le mot "propagande" est souvent sur les lèvres des Français quand un point de vue différent est exprimé:

"Tout ce qui ne va pas dans le sens de ce que, en France, on peut qualifier de vivre ensemble, c'est-à-dire tout ce qui ne donne pas de vision idyllique d'une société rêvée, est qualifié de propagande, simplement parce que cela vient choquer l'opinion des classes dirigeantes. On est dans une situation, actuellement, où la réflexion réelle politique, qui se nourrit de l'autre, de l'opposition, d'un débat clair qui permet de se faire une opinion, nous place dans une situation, nous, occidentaux, qui n'est plus aujourd'hui celle qu'elle devrait être, c'est-à-dire une société ouverte au débat et à la pensée de l'autre."

Radio Hobby ou la première chaîne de radio polonaise ne sont pas les seules radios diffusant les émissions en collaboration avec d'autres medias, et pour ces autres, la question du retrait de la licence ne se pose pas. D'après Pierre Lorrain, il est inacceptable de priver de choix l'auditeur:

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"Il est toujours dommageable de priver une radio d'antenne, quelle qu'elle soit. C'est une atteinte, non pas à la démocratie, non pas à la liberté d'expression, mais surtout à la liberté de l'auditeur d'écouter ce qu'il a envie d'entendre. Personne ne force un auditeur à se brancher sur telle ou telle radio, c'est un libre choix qu'il fait. Il est absurde, dans une société démocratique, de priver un auditeur, un citoyen, du libre choix d'entendre ce qu'il a envie d'entendre. Si on fait cela pour l'information, il y a une dérive qui risque d'aboutir à des excès qu'on a connus à d'autres époques."

Face à ces différences, il semble que les idéaux démocratiques ne soient pas, comme on aurait pu le croire, ce qui lie les membres de L'Union Européenne.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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