Michel Collon, journaliste, essayiste belge et fondateur du collectif indépendant Investig’Action est ferme:
"Je crois que les responsables au-delà des exécutants qui ont commis des actes impardonnables et horribles, ce sont les gens qui les ont manipulés intellectuellement, qui les ont entraînés militairement, qui les ont financés et qui les ont acheminés vers la Syrie et l’Irak avant que certains reviennent en France et en Belgique. C’est un ensemble de grandes puissances – USA, France avec la complicité des autres pays occidentaux, Arabie Saoudite, Qatar et Turquie", estime le journaliste.
Et il explique cela par une "arrogance coloniale typique", car d'après lui, les États-Unis et la France auraient "utilisé les terroristes pour renverser le gouvernement de Bachar el-Assad, comme c’était le cas de la Libye, par exemple".
Pour appuyer ces dires Michel Collon cite une phrase qui symbolise pour lui cette responsabilité: "C’est M. Laurent Fabius…qui déclarait à Marrakech en décembre 2012 + sur le terrain, ils (Al Nosra, ndlr) font du bon boulot+".
"M.Hollande n’aurait jamais dû fermer les yeux sur les crimes des terroristes… Maintenant effectivement il est obligé d’accepter ce qu’il a refusé il n’y a pas longtemps: une alliance avec la Russie, une alliance avec l’Iran, pour essayer de trouver une solution là-bas", déplore Michel Collon.
Le fondateur du collectif Investig’Action recommande de faire exactement le contraire de la politique de la France et de la Belgique. Pour lui, il est crucial de" rompre les relations avec l’Arabie saoudite et le Qatar qui continuent à financer le terrorisme de Daech et à recruter des gens pour aller se battre là-bas".
"Si on cesse de prétendre que c’est à Paris ou à Washington ou à Bruxelles de décider qui doit être le dirigeant de la Syrie…si on cesse de pratiquer une géostratégie qui vise à exclure la Russie du Moyen-Orient, qui vise à l’encercler militairement…à ce moment-là toute la situation internationale va changer", conclut Michel Collon.