M. Le Drian a invoqué l'article 42-7 des traités européens, prévoyant une clause de solidarité en cas d'agression contre un pays de l'UE, comme l'avait annoncé la veille le président français François Hollande, devant le Congrès réuni à Versailles.
"La France ne pourra pas être seule dans ces théâtres", a souligné M. Le Drian, selon son entourage, lors d'une réunion des ministres européens de la Défense à Bruxelles, rapporte l'AFP.
.@JY_LeDrian:"Je pense que chacun des pays participera à l'applicat° de l'art. 42.7. C'est un acte politique fort" pic.twitter.com/iqKBpRErV4
— CommissionEuropéenne (@UEfrance) 17 ноября 2015
C'est la première fois qu'un membre de l'UE invoque cet article, similaire dans sa philosophie à l'article 5 du traité de l'Otan auquel avait recouru les Etats-Unis après les attentats du 11-Septembre, et dont l'activation a conduit à l'intervention de l'Alliance atlantique en Afghanistan.
"La France souhaite demander à ses partenaires européens leur appui — à titre bilatéral — dans la mesure de leurs moyens, dans la lutte contre Daech (acronyme arabe de l'EI) en Irak et en Syrie, et une participation militaire accrue de la part des Etats membres dans les théâtres d'opération où la France est déployée", a expliqué le ministre.
"La France demande de l'assistance dans ce moment difficile, alors que l'UE est attaquée. Je pense que la réponse de l'UE doit être oui", a réagi la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, qui présidait la réunion des ministres de la Défense, selon un diplomate sur place.
"Nous devrions envoyer un mécanisme clair d'unité et solidarité", mais "la France devra spécifier la nature de l'assistance et de l'aide attendue", a-t-elle poursuivi.
Aucune décision formelle n'était toutefois attendue ce mardi.
La France ne demande pas une assistance militaire d'autres pays sur son territoire, a précisé l'entourage du ministre, mais "cela peut permettre de concrétiser la solidarité témoignée par la plupart de nos partenaires européens pour intervenir (par exemple) plus fortement contre Daech".
Le Danemark "vient d'annoncer une contribution éventuelle", a-t-on précisé de même source.
Les contributions "peuvent prendre la forme d'avions de transport, de ravitaillement, d'armements", a ajouté l'entourage du ministre, pouvant permettre de "partager le fardeau militaire" compte tenu du fait qu'une instensification des opérations en Syrie pourrait conduire la France à réduire sa présence sur d'autres théâtres d'intervention.
La France participe à plusieurs opérations de formation et de conseil de l'UE en Afrique, au Mali et en République centrafricaine notamment, et le renfort militaire européen demandé ce mardi pourrait en premier lieu viser à prendre sa relève ou raffermir cet engagement.