Suite aux attentats meurtriers perpétrés à Paris vendredi dernier, beaucoup s'interrogent sur des moyens pour éviter une tragédie pareille à l'avenir et réfléchissent au problème des cellules djihadistes "dormantes", a estimé l'ex-rédacteur du journal Libre-Belgique Michel Rosten.
"L’existence des cellules islamistes radicales au sein de la Belgique, notamment dans les environs de Bruxelles, c’est quelque chose d’avéré depuis assez longtemps. Le problème qui se pose est que les gens qui y sont impliqués à l’heure actuelle étaient "dormants" jusqu’à présent", a déclaré le journaliste à Sputnik.
Et d'ajouter qu'il y avait quelques commanditaires qui étaient connus, et on avait pu les arrêter à la suite des attentats, notamment à Verviers.
"Pour la plupart, les gens qui sont impliqués dans l’affaire à Paris étaient des gens qui étaient connus pour leur radicalisation et qui n’étaient pas connus pour des agissements hautement répréhensibles, comme ce qui vient de se produire", a indiqué M.Rosten.
Selon ce dernier, il n'est toutefois pas facile de trouver le moyen de faire face à cette situation.
"+Déchoir de la nationalité française+, comme l’a demandé (le premier ministre français) Manuel Valls, est un problème extrêmement complexe compte tenu de la situation sociale dans les pays occidentaux, de l’Europe occidentale", relève le journaliste.
Il explique que l’Etat est d’une certaine manière démuni face à ce problème, dans la mesure où certaines prescriptions constitutionnelles doivent rester en application en toute circonstance.
"Sauf maintenant, en France, où l’état d’urgence permet à la police de procéder à des investigations à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit", relève l'ex-rédacteur de Libre-Belgique.
Le journaliste rappelle que l’Etat est tenu de respecter ses propres règles et ne peut pas notamment déchoir de la nationalité les gens qui n’en ont pas d'autre. On ne peut pas en faire des apatrides.
Pour M.Rosten, la radicalisation se produit très rapidement à partir du moment où les individus se sentent rejetés.
"Il s'agit des gens qui se trouvent marginalisés, qui, forcément, n’ont pas de formation nécessaire pour occuper des fonctions au sein de la société, des fonctions respectables. Ce sont des gens qui sont rejetés, qui se sentent rejetés, et qui se radicalisent donc", a constaté le journaliste en conclusion.
Par ailleurs, le Comité P (la police des polices) a déploré dans son rapport en octobre dernier d'énormes lacunes existant en Belgique concernant le suivi des présumés djihadistes "dormants".
Le 13 novembre au soir, plusieurs fusillades et attentats-suicide quasi simultanés ont visé six points de Paris et sa proche banlieue. Trois kamikazes ont notamment actionné leurs charges explosives près du Stade de France, à Saint-Denis. L’attaque la plus meurtrière a frappé la salle de concert du Bataclan, où les terroristes ont tiré à bout portant sur la foule.
Selon le dernier bilan, on déplore au moins 132 morts et 352 blessés. Une centaine de personnes hospitalisées sont toujours dans un état critique.