Dans les années 1990, suite à des attentats terroristes perpétrés par le Groupe islamique armé (GIA), la France a adopté une ligne antiterroriste très ferme, ce qui lui a valu une haine particulière des djihadistes, écrit dans un article dans Slate Daniel Byman, chercheur à l'Institut Brookings de Washington.
"Depuis, la France est l'ennemi des adeptes du djihad à travers le monde", indique l'analyste.
Et de rappeler que la France n'hésitait pas à s'engager dans les événements en cours au Proche-Orient, faisant notamment partie de la coalition de lutte contre l'Etat islamique (EI).
"En outre, la France a effectué une opération réussie contre les islamistes au Mali", constate M.Byman.
Quoi qu'il en soit, relève l'expert, la haine nourrie pour la France ne s'explique pas seulement par sa lutte contre le terrorisme.
"Ce pays a toujours été fier de sa laïcité", fait remarquer l'auteur, rappelant que le port du voile était interdit dans les lieux publics en France.
Qui plus est, poursuit M.Byman, les magazines satyriques français, tels que Charlie Hebdo, présentent la religion, y compris l'islam, sous un jour défavorable, sinon niais.
"Tout cela pris ensemble fait de la France l'objet d'une haine particulière de la part de l'EI", estime l'expert.
Et d'ajouter que les derniers attentats de Paris se distinguaient radicalement des attaques perpétrées autrefois par des islamistes solitaires.
"Pour la première fois, il s'agit d'une attaque aussi massive et entraînant des victimes aussi nombreuses en Europe (…) Cela signifie que les djihadistes peuvent désormais s'attaquer à leurs +ennemis+ où ils veulent, même en dehors des territoires sous leur contrôle", prévient l'expert.
Six attaques simultanées, les plus meurtrières jamais commises en France, ont eu lieu à Paris et à Saint-Denis vendredi 13 novembre. Trois explosions se sont produites. Le bilan encore provisoire des attentats fait état d'au moins 129 morts et 352 blessés, dont une centaine sont dans un état critique.