De nombreux candidats américains fondent leur campagne électorale sur la promesse de créer une zone d'exclusion aérienne dans le ciel syrien et d'abattre les avions militaires russes. Chacun d'entre eux s'efforce de montrer qu'il est le "plus dur" et qu'il n'hésitera pas à affronter Vladimir Poutine, écrit le Guardian.
Ainsi, Ben Carson n'a pas réfléchi longtemps avant de déclarer: "Nous abattrons les avions russes à coup sûr. Et quelles que soient les conséquences, nous trouverons toujours une solution". Il a semble-t-il oublié que la Russie est une puissance nucléaire.
Chris Christie a pour sa part promis d'appeler personnellement Poutine pour lui dire: "Ecoute, nous établissons une zone d'exclusion aérienne, et cela te concerne aussi. Donc, ne m'agace pas". Ce candidat républicain est visiblement prêt à déclencher une guerre nucléaire contre la Russie, car selon lui, ce n'est pas sans raison que les Etats-Unis "ont dépensé des trésors immenses et des mers de sang pour anéantir l'Union soviétique".
"Nous ne devons pas permettre qu'elle revienne", a ajouté le gouverneur du New Jersey.
Ceux qui sont plus "intelligents" que ce dernier n'annoncent pas leur intention d'abattre les avions russes. Ils se bornent à qualifier Poutine de "gangster". Tel est le cas de Marco Rubio, même s'il insiste, lui aussi, sur la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.
Rand Paul est, selon le Guardian, le seul candidat républicain à donner une réponse raisonnable à la question de savoir s'il faut abattre les avions militaires russes ou non. Cet homme politique reconnaît qu'une zone d'exclusion aérienne est une "idée dangereuse" et que la tendance à poursuivre l'armement de différents groupes terroristes liés à Al-Qaïda risque de créer des problèmes supplémentaires pour les Etats-Unis.
Certes, la position honnête de Rand Paul "mérite du respect". Malheureusement, "sa voix est noyée par les démangeaisons de ceux qui veulent déclencher une nouvelle guerre froide", constate le journal.
Selon le Guardian, l'expérience historique, notamment l'opération militaire en Libye, montre que la création d'une zone d'exclusion aérienne entraîne toujours une guerre ouverte. Or, aucun des candidats qui se targuent d'être prêts à engager un conflit armé avec la Russie n'a le moindre plan d'action pour le cas où cette guerre éclaterait, conclut le quotidien britannique.