Le groupe djihadiste Etat islamique a commencé à intensifier son activité dans la région du Proche-Orient en 2014. Selon les données de la CIA, à ce jour, près de 30.000 personnes venant de près de 80 pays du monde combattent dans les rangs de l'EI. Les chefs du groupe ont réussi à créer une entité quasi identique à un vrai Etat, avec tous les attributs qui lui sont propres, notamment un système économique et financier assez développé. Comment cela est-il devenu possible?
Quelles sont donc les sources de financement du groupe djihadiste?
Dès le début, le groupe disposait de ressources considérables. Mais la plupart des avoirs ont été obtenus suite à l'invasion de banques, de sites pétroliers et gaziers, ainsi que d'entreprises d'extraction et de traitement des phosphates, de production de ciment et d'acide sulfurique et phosphorique. Il est à noter que les djihadistes, qui pratiquent activement les exécutions publiques ainsi que la destruction de sites culturels, sauvegardent soigneusement leur infrastructure économique.
Une autre source importante de financement de l'EI est la vente des céréales. Selon les statistiques de l'Onu, les provinces irakiennes de Ninive et de Saladin, tombées sous contrôle de l'EI, sont les territoires les plus fertiles du pays. Le groupe s'est approprié des stocks publics de céréales contenant 1,1 millions de tonnes.
La vente illégale et à prix bas de la production des entreprises envahies, notamment le pétrole, le gaz et les céréales, rapporte des dizaines de milliards de dollars par an aux djihadistes.
Parlant des sources de financement de l'EI, il ne faut pas oublier de mentionner le système fiscal que le groupe a développé. Le nombre des impôts divers imposés aux personnes physiques et morales est gigantesque: on parle de la TVA, de la taxe aux transactions, à la sécurité des banques, à la sécurité sociale et aux autres objectifs publics. S'ajoutent à cela la taxe à la circulation et le droit de douane imposé à chaque véhicule traversant la frontière entre l'Irak et la Jordanie ou encore la Syrie.
L'activité criminelle, dont la vente des objets de culture précieux, le trafic de personnes ou le kidnapping, exécutée en partenariat avec d'autres groupes criminels, rapporte elle aussi des sommes non-négligeables à l'EI.
Il s'ensuit qu'un des objectifs principaux dans la lutte contre l'EI doit être la destruction du système financier du groupe et le blocage de toutes les sources de financement des djihadistes, qui représentent le danger numéro un dans le monde contemporain.
Dans ce contexte, il est extrêmement important que la communauté internationale dans son ensemble unisse ses efforts afin de faire front commun dans la lutte contre l'Etat islamique.