Les crises auxquelles l'Europe fait face actuellement sont capables de produire un effet négatif sur les pays qui ne font pas partie de l'UE, notamment l'Ukraine, pense le chercheur de l'Institut de l'entreprise américaine pour la recherche sur les politiques publiques Dalibor Rohac dans un article publié par le Financial Times.
Il est fort probable qu'après la crise migratoire, la crise grecque et une possible sortie du Royaume-Uni de l'UE, les Vingt-Huit traiteront la question de l'adhésion de leurs partenaires de l'Est avec plus de prudence. Le "front européen" contre la Russie à cause des événements en Ukraine est assez instable. Les "intérêts nationaux" de l'Allemagne ou de la France selon plus importants dans le processus d'élargissement éventuel de l'UE, souligne M. Rohac.
Les visites récentes du ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel et de l'ancien président français Nicolas Sarkozy à Moscou montrent que les hommes politiques européens cherchent à affaiblir les sanctions contre la Russie et à soutenir les liens économiques avec Moscou.
Selon le politologue, si les pays européens passent au régime "Europe Forteresse", les perspectives d'adhésion à l'UE pour l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie disparaîtront. Dans le même temps, la coalition pro-européenne s'est fait battre en Moldavie. La fenêtre de réformes ouverte devant l'Ukraine lors de la première année après le Maïdan, s'est refermée, estime l'expert.
D'après Dalibor Rohac, l'UE voit un manque du leadership, ni la chancelière allemande Angela Merkel, ni aucun autre homme politique européen n'envisageant l'adhésion de voisins de l'est comme une priorité pour l'UE. M. Rohac estime que les pays voisins de l'UE se trouveront sous l'influence de Moscou au cas où les Vingt-Huit ne leur prêtent pas attention.