A peine 11 jours après son entrée en fonctions, le plus court gouvernement de l’histoire de la démocratie portugaise vient de tomber sous pression de l'alliance de la gauche unie pour la première fois en 40 ans contre la politique d'austérité. C'est cette approche trop austère qui a mené à cette situation, d'après le journaliste et entrepreneur Bertrand Chokrane, gérant de la société Bertrand Chokrane Consulting.
"Tout cela se produit à cause de la politique d’austérité qu’ils ont menée depuis l’été 2009, à savoir une politique qui a conduit la majorité des Portugais à avoir des salaires et retraites qui se réduisent, un chômage qui ne s'améliore pas".
Tout comme la Grèce, le Portugal était au bord de la faillite et s'est vu imposer, il y a quatre ans, une politique d'austérité. Pourtant, pour Bertrand Chokrane cette situation est loin de la crise grecque.
"Finalement, il y a eu une élection. Et puis finalement Syriza est rentrée dans le rang, va suivre le diktat de la BCE (Banque centrale européenne, ndlr) et va rembourser avec des aménagements de sa dette. En revanche, au Portugal, il y a une pression de la part de la BCE pour effectivement rentrer dans le rang, et notamment de la part de Wolfgang Schäuble pour que rien ne change", explique l'économiste.
D'après Aymeric Chauprade, la France est "favorable au choix démocratique des peuples. Ce qui se passe au Portugal exprime la crise du modèle" européen, et il faut absolument agir en remettant la souveraineté au cœur de l’Europe".
"Moi, j’aspire à une grande Europe des peuples, amie de la Russie, partenaire avec la Russie. C’est le seul système viable. On voit bien qu’aujourd’hui le chemin qu’a pris l’Europe c’est d’être une partie simplement du bloc euro-atlantique dominé par les Américains. Cela ne fonctionne pas. Et c’est autre chose, probablement, qui va se mettre en place dans les années à venir", conclut l'eurodéputé.