Les décisions politiques des autorités allemandes lors des prochaines années pourront subir l'influence de la critique de la part des forces conservatrices. Par ailleurs, les gouvernements conservateurs et eurosceptiques représentent un avenir possible pour l'Allemagne et la France, qui sont les principaux pays d'Europe du point de vue économique et politique.
Dans la situation de grave crise migratoire, Mme Merkel lutte pour sauvegarder l'unité du gouvernement. La réunion de trois partis dirigeants allemand, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), l'Union chrétienne-sociale (CSU) et le Parti social-démocrate (SPD), tenue le 31 octobre dernier, n'a pas abouti à un consensus sur les mesures visant à résoudre la crise actuelle. Seule l'idée de zones de transit pour les réfugiés a été rendue publique.
Plus tard, lors d'une rencontre du 5 novembre, les trois partis ont remplacé cette proposition par une autre, notamment sur la construction de nouveaux centres d'accueil de migrants. Dans le même temps, ils envisagent d'effectuer plus rapidement les expulsions.
Selon les experts de Stratfor, ces actions des autorités allemandes confirment l'influence du parti CSU du premier ministre de la Bavière Horst Seehofer sur la politique migratoire de Mme Merkel. Par ailleurs, Mme Merkel elle-même croit qu'elle pourra influencer l'approche du SPD sur la crise des réfugiés.
Dans le cadre de sa politique européenne, l'Allemagne est obligée de sauvegarder l'alliance des pays de l'Europe continentale, notamment pour continuer à coopérer efficacement avec la France. Cependant, il est également nécessaire de protéger la richesse nationale du pays, et les échanges financiers entre le nord et le sud de l'Union européenne.
Dans ce sens, les évènements récents montrent les limites de l'unité du gouvernement allemand actuel en temps de crises. Les analystes estiment que les forces politiques essentielles du pays pourront reconfigurer leurs positions idéologiques avant les élections de 2017. Dans le même temps, la situation politique actuelle met en cause l'image de Mme Merkel comme dirigeante capable de proposer des décisions efficaces.