L'Occident pense que ce groupuscule est responsable de la catastrophe de l'Airbus russe dans le Sinaï le 31 octobre. Les experts affirment que si cet accident était effectivement un attentat, ses auteurs cherchaient à attaquer la Russie tout autant que les autorités égyptiennes. Compte tenu des relations hostiles entre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et les Frères musulmans, interdits en Égypte, ainsi que l'éventuelle adhésion du Caire à la lutte contre l'EI, cette version paraît tout à fait plausible.
L'élimination de l'un des terroristes les plus recherchés dans le pays coïncide avec l'enquête sur le crash de l'avion de la compagnie russe Metrojet (Kogalymavia) dans le Sinaï. En Russie, la piste "terroriste" restait favorisée hier — tout comme en Occident où l'on parle d'un attentat. Le journal britannique Times désigne même les suspects: selon les sources du journal au gouvernement, l'attentat aurait été précisément perpétré par Ansar Baït al-Maqdis, qui s'est proclamé Wilayat Sinaï — Province du Sinaï, la "branche du Sinaï" de l'EI.
Parmi ces "agents", l'expert pense aux adversaires clés du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi: les Frères musulmans écartés du pouvoir après le coup d'État en 2013.
Si l'avion russe s'était bien écrasé suite à un attentat, ceux qui l'auraient fomenté auraient pu vouloir viser non seulement la Russie, mais aussi les autorités égyptiennes. Alexandre Ignatenko pense que la version "terroriste" du crash dans le Sinaï pourrait aussi s'expliquer par les plans de faire adhérer l'Égypte aux efforts internationaux pour combattre l'EI. Rappelons que Moscou insiste également sur l'adhésion du Caire à ce processus.