"Nous avons décidé (…) de commencer à construire dans les prochains jours des obstacles techniques temporaires à la frontière Schengen avec la Croatie. Ces obstacles, y compris des clôtures si nécessaire, auront pour but de diriger les migrants vers les postes frontières", a précisé le dirigeant centriste lors d'une conférence de presse à Ljubljana.
M. Cerar, dont le pays a vu transiter plus de 171.000 migrants et réfugiés depuis mi-octobre, a justifié cette mesure par la perspective d'une nouvelle arrivée massive de 30.000 personnes dans les prochain jours, alors même que l'Autriche, par où s'écoule le flux en aval, entend selon lui plafonner à "6.000" ses admissions quotidiennes.
"Nos frontières resteront ouvertes mais nous voulons mettre fin à la dispersion (et) contrôler le flux de façon à le réduire à un niveau gérable", a assuré M. Cerar, évoquant, à défaut, un risque de "submersion" de son petit pays de 2 millions d'habitants.
La Slovénie est devenue le principal pays d'entrée des migrants dans la zone Schengen depuis la fermeture par Budapest de sa frontière avec la Croatie dans la nuit du 16 au 17 octobre.
M. Cerar, qui a précisé avoir avisé ses homologues autrichien et croate des mesures envisagées, a déploré mardi le manque d'efficacité de l'Union européenne et de ses partenaires dans le gestion de la crise. Un sommet de l'UE sur cette question se tient de nouveau mercredi et jeudi à La Valette.
"Les engagements pris à Bruxelles par les dirigeants des pays situés sur la route orientale n'ont pas été tenus. Le flux de migrants ne s'est ni réduit, ni ralenti", a souligné le chef de gouvernement slovène.