Le contrat de livraison de missiles russes S-300 à l’Iran provoque des remous

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A partir du moment où l'embargo sur les armes concernant l'Iran est levé par les Américains, on ne voit pas pourquoi il ne sera pas levé pour les Russes, estime un expert français.

On apprend lundi que le contrat de livraison des systèmes de missiles sol-air russes S-300 à l'Iran a été signé et est entré en vigueur, ce qui déclenche bien des discussions en Occident, tout particulièrement aux Etats-Unis, certains spécialistes français ont fait part à Sputnik de leurs réflexions à ce sujet. 

"La livraison d’armes qui ne sont pas des armes ultra-modernes, qui sont des armes très essentiellement défensives, à un pays ami, c’est quelque chose de relativement normal", a estimé le général de brigade aérienne Jean-Vincent Brisset. 

Selon lui, cela pouvait être vu par certains comme une provocation, cela pouvait être vu par d’autres comme une réponse opérationnelle et relativement efficace à un certain nombre de problèmes.  
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"Tant qu’il n’y a pas de sortie de l’Iran de ses frontières et sortie de ses missiles ce qui paraît peu envisageable, il n’y pas d’augmentation des capacités offensives de l’Iran", conclut le général français. 

Le général à la retraite Jean-Bernard Pinatel, expert reconnu des questions géopolitiques, a fait remarquer de son côté que la Russie avait respecté jusqu'ici l’embargo sur les livraisons d'armes à l'Iran.

"Et à partir du moment où il est levé par les Américains, je ne vois pas pourquoi il ne sera pas levé pour les Russes (…) La Russie comme l’Iran sont riverains de la mer Caspienne… il y a une coopération avec l’Iran qui date depuis très longtemps", a relevé le général. 

L'expert s'est également prononcé sur le retour de la Russie au Proche-Orient qui ne plaît pas à Washington. 

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"Pourquoi la Russie revient en ce moment. Il faut comprendre que la Russie ne peut pas laisser Daech se développer sans réagir car, je rappelle, les 20 ou 25 millions de musulmans qui existent en Russie notamment les 8 républiques musulmanes sont d’obédience sunnite", rappelle M.Pinatel. 

L'expert rappelle que Daech est une forme dévoyée du sunnisme qu’est le salafisme. 

"La Russie ne peut pas accepter que cette façon de comprendre l’islam puisse contaminer les musulmans qui vivent tranquillement au sein de la Fédération de Russie. Il y a aussi la défense des chrétiens d’Orient", souligne-t-il.

Quant à la réaction des Etats-Unis, l'expert n'y voit rien d'inattendu. 

"Les Américains ont besoin d’avoir un ennemi pour justifier leurs immenses dépenses militaires. La Russie ça tombe bien", conclut-il. 

La Russie et l'Iran ont conclu un contrat de livraison des systèmes S-300 en 2007. Suite à l'adoption de la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l'Onu, introduisant des sanctions contre l'Iran, l'exécution du contrat a été suspendue par Moscou. En réponse, l'Iran a attaqué la Russie devant la Cour internationale d'arbitrage à Genève.

Le 14 juillet dernier, l'Iran et les 5+1 sont parvenus à un accord historique sur le règlement du problème nucléaire. Des négociations des plus compliquées ont abouti à l'adoption d'une feuille de route dont l'application permettra de lever les sanctions économiques et financières imposées contre l'Iran par l'Onu, les Etats-Unis et l'Union européenne.

En avril 2015, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret levant l'interdiction de livrer les systèmes S-300 à l'Iran.

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