Kiev fera l'objet d'une réprobation internationale et de poursuites judiciaires s'il ne tient pas compte des critiques formulées par le Comité consultatif international du Conseil de l'Europe concernant l'instruction des crimes de Maïdan et d'Odessa, prévient Christos Giakoumopoulos, conseiller spécial du Conseil pour l'Ukraine.
"Le Comité a estimé que les enquêtes ne satisfaisaient pas aux exigences de la Convention européenne des droits de l'homme", a déclaré M.Giakoumopoulos dans une interview accordée à l'hebdomadaire ukrainien Zerkalo nedeli.
Et d'ajouter que si Kiev négligeait les observations des experts du Conseil sur les irrégularités commises en cours des enquêtes, il s'exposerait à des recours en justice des victimes des violences auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
"Je pense que la responsabilité politique du pouvoir en Ukraine consiste à éviter une telle évolution", a souligné le diplomate, en rappelant que "les autorités étaient et demeurent dans l'obligation de prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir que les enquêtes soient conformes à l'article 2 (Droit à la vie) et à l'article 3 (Interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants) de la Convention".
Ayant analysé les enquêtes menées par les autorités ukrainiennes sur les incidents violents survenus lors des manifestations de Maïdan à Kiev et la tragédie d'Odessa le 2 mai 2014, le Comité consultatif international en vient, dans son rapport, à la conclusion que les insuffisances découvertes dans l'instruction ont compromis la capacité des autorités de l'Ukraine à traduire les coupables en justice.
La tragédie de la Maison des syndicats à Odessa est survenue le 2 mai 2014. Quarante-huit partisans du mouvement Antimaїdan ont péri dans un incendie organisé par des activistes du groupe ultranationaliste Secteur droit. Plus de 214 personnes ont été blessées. Ce massacre n'a jamais été élucidé par les autorités ukrainiennes. Le député du Conseil régional d'Odessa, Vadim Savenko, affirme que Kiev dissimule les données réelles concernant les victimes de l'incendie et parle de 116 morts. Selon certaines informations, encore 48 personnes sont portées disparues.