Après le premier tour des municipales, le bilan est morne pour la fragile démocratie ukrainienne: seuls 46,5 % des électeurs ukrainiens se sont rendus aux urnes lors des municipales du 25 octobre.
Si, l'an dernier, les Ukrainiens ont soutenu le parti pro-européen du premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk et du président Piotr Porochenko, cette année l'enthousiasme a diminué. Le niveau de confiance du Front populaire du premier ministre a chuté à tel point que le chef du gouvernement a décidé de ne pas participer aux élections locales, tandis que le "Bloc Piotr Porochenko" a récolté 18% des voix, soit moins que ce qui avait été prévu.
Les élections devaient représenter un jalon important pour l'Ukraine, car le président Porochenko avait promis de décentraliser le pays sur le modèle européen. Néanmoins, si les oligarques et les élites locales interfèrent dans la situation, c'est le morcellement féodal médiéval qui risque d'être instauré dans le pays, et non le système de gouvernance européen, indique l'article.
Les gens semblent lassés de la politique et perdent confiance en la "rhétorique réformiste des autorités", estime le chroniqueur. Ainsi, le meilleur symbole de la méfiance aux autorités, estime Leonid Bershidsky, était l'élection de l'"empereur Palpatine" au Conseil municipal d'Odessa. D'ailleurs, l'homme politique Dmitry Palpatine, qui a officiellement emprunté l'identité du personnage de Star Wars, occupe réellement le poste d'"empereur" dans la société "Palpatine finance group".
"Pourquoi pas? Pour nombre d'électeurs la vie politique du pays ne semble pas plus réelle que dans une galaxie fictive lointaine", ironise le chroniqueur de Bloomberg.