Selon M.Poutine, le problème nucléaire iranien a été réglé et Téhéran n'a jamais présenté de danger. Toutefois, on a essayé de détruire le système de la sécurité internationale sous le prétexte de la menace iranienne, d'après lui.
Commentant les sanctions adoptées par les Etats-Unis, M.Poutine a noté qu'elles portaient préjudice aux sociétés européennes. "Traite-t-on ainsi ses alliés? On traite ainsi ses vassaux qui ont osé agir de leur propre chef, en guise de punition pour mauvaise conduite", a-t-il ajouté.
"Imposer sa volonté aux concurrents et aux alliés géopolitiques est un scénario très dangereux, la prétendue menace de l'Iran en est la preuve", a indiqué le président russe.
M.Poutine a dénoncé le "double jeu" des Etats-Unis qui ont manipulé et instrumentalisé des groupes terroristes pour renverser des "régimes indésirables". Selon lui, les armes remises aux membres de l'"opposition modérée" au Proche-Orient sont tombées entre les mains des terroristes.
Selon le président russe, il n'existe pas de différence entre les terroristes et les rebelles modérés.
"Les bandits +modérés+, tuent-ils un nombre modéré de gens où utilisent-ils des méthodes douces pour décapiter leurs victimes? On fait face à des ennemis de la civilisation, de l'humanité et de la culture", a déclaré M.Poutine.
D'autre part, il faut faire la distinction entre le vrai islam et les mensonges diffusés par les extrémistes, à son avis.
"Au Proche-Orient, il y a plusieurs groupes terroristes qui se disputent des sources de revenus, il ne s'agit même pas d'une lutte idéologique", a-t-il expliqué.
"Si le groupe Etat islamique (EI) prenait le contrôle de la ville de Damas ou de Bagdad, les terroristes en feraient une tête de pont pour lancer une expansion mondiale", a-t-il déclaré.
Le président Poutine a appelé à libérer la Syrie et l'Irak des terroristes avant qu'ils ne s'emparent d'autres régions.
"L'opération lancée par la Russie en Syrie est absolument légitime, elle permet de porter une frappe préventive contre les terroristes", a rappelé le président.
"Les Syriens doivent décider eux-mêmes de leur sort avec le soutien de la communauté internationale au lieu d'être soumis à des ultimatums et à un chantage international. Il faut œuvrer pour le rétablissement des institutions de l'Etat au lieu de saper les régimes en place dans les zones des conflits", a noté le président Poutine.
D'après lui, "la communauté internationale doit enfin coordonner ses actions avec les gens qui habitent dans les zones des conflits".
Le président russe a fait état de progrès enregistrés dans les entretiens russo-américains concernant la lutte contre les terroristes en Syrie. Selon lui, les discussions entre les militaires de différents pays avancent dans le bon sens, mais pas aussi vite qu'on le souhaite.
"Nous nous apprêtons à lancer des échanges d'informations avec nos collègues occidentaux sur les positions et les déplacements des terroristes. Ce sont sans doute des pas dans la bonne direction. L'essentiel est que tous les pays se considèrent comme des alliés. C'est le seul moyen de vaincre les terroristes", a conclu le président.
Analysant la crise migratoire actuelle, M.Poutine a estimé qu'il faut aider les réfugiés tout en respectant les intérêts des pays d'accueil, sinon cela risque de provoquer la montée du nationalisme, de l'intolérance et l'émergence de conflits durables.
La réunion du club Valdaï, qui se déroule du 19 au 22 octobre à Sotchi, est placée sous le thème "La Guerre et la paix". Elle a rassemblé plus de 130 experts de 30 pays.
Vladimir Poutine participe aux réunions annuelles du club Valdaï depuis sa fondation en 2004. Au total, plus de 800 scientifiques et analystes politiques d'une cinquantaine de pays ont pris part aux discussions du club Valdaï depuis 2004.