Malgré le fait que Stepan Bandera, ancien chef de file des nationalistes ukrainiens du XX siècle, a coopéré avec des nazis, il est vénéré dans l'Ouest du pays comme un héros national, fait remarquer le journal autrichien Contra Magazin. Le week-end dernier, de nombreux fans de ce leader fasciste se sont rendus en pèlerinage vers sa tombe, à Munich, annonce la revue, qui qualifie cet évènement d'exemple de fascisme encouragé au niveau étatique.
Le Contra Magazin fait remarquer qu'à chaque anniversaire de la mort de Bandera, le 15 octobre, "de nombreux fascistes venus de l'Ukraine et de l'Allemagne" font un pèlerinage vers sa tombe. Pourtant, les principaux médias allemands ne s'intéressent pas à pareilles "tendances fascistes", souligne l'auteur de l'article Christian Saarlände.
De surcroît, les milieux politiques allemands soutiennent les nazis d'une manière indirecte, aux frais des contribuables, notamment, la Fondation Heinrich Böll, affiliée au parti "les Verts", et quelques fondations du parti "Union chrétienne-démocrate d'Allemagne", pointe le journaliste. Les néo-nazis de l'Europe entière militent côte à côte, en Ukraine, avec les militants des forces de droite, et les milieux politiques les plus haut placés et les médias allemands appellent cela "la lutte pour la liberté", constate le Contra Magazin.
Les nationalistes ukrainiens fêtent l'ouverture d'un nouveau monument de Bandera à Munich et cela ne gêne personne, fait remarquer la revue. Tout le monde est occupé par la liquidation d'autres monuments tombés en disgrâce et par les tentatives de créer une nouvelle image de l'ennemi grâce aux mouvements pour la liberté. La semaine passée, des milliers de gens se sont réunis à Kiev pour organiser une manifestation en Allemagne. Le gouvernement n'a toutefois pas bronché.
Au contraire, ce sont les activistes du mouvement PEGIDA (Les Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident) qui ont été traduits en justice. Et les gens qui descendent dans les rues parce qu'ils sont inquiets pour le destin de leur pays se voient qualifiés de nazis, alors que les fascistes ukrainiens qui ont l'esprit aux brutalités sont salués comme des "militants pour la liberté", s'indigne le Contra Magazin.
Le monument de Bandera à Munich est encore et encore détruit par les forces de la gauche, et c'est de cela que les medias parlent constamment. Dans un avenir prochain, la tombe devrait être transportée dans "l'Ukraine libre", déclare l'auteur de l'article. Pourtant, reste à savoir si le monument de Bandera disparaîtra de la ville. Le soutien des fascistes en Ukraine possède sa tradition. Lors de la guerre froide, alors que la "Radio Liberté" était basée à Munich, les fascistes ukrainiens y traînaillaient souvent, car pour les enrôleurs de la CIA quiconque se considérait comme un anticommuniste était du bon côté.