La refus des autorités américaines d'accueillir une délégation russe conduite par Dmitri Medvedev limite les chances qu'a Washington d'atteindre ses objectifs stratégiques au Proche-Orient, estiment l'éditeur du bimensuel américain National interest Dimitri Simes et le directeur exécutif du Centre Nixon Paul Saunders.
Dans leur article, ils fustigent la politique de l'administration Obama envers la Russie et la Syrie.
"On a l'impression qu'en refusant d'accueillir la délégation (russe, ndlr) conduite par le premier ministre Dmitri Medvedev, la Maison Blanche n'a pas bien réfléchi car elle a rejeté sa chance de réaliser les objectifs stratégiques des Etats-Unis en Syrie", ont fait savoir les deux experts tout en soulignant que l'incident en question illustre "un mépris de la diplomatie évident et regrettable".
MM. Simes et Saunders ont appelé l'administration Obama à lancer "un dialogue significatif" avec la Russie afin d'évoquer la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) et la transition politique en Syrie.
Pour l'instant, il semblerait que la pierre angulaire de la politique américaine en Syrie soit la confrontation avec la Russie, notent les auteurs de l'article. Or, "si on prend en compte les objectifs clés des Etats-Unis en Syrie et dans le monde entier, l'obsession de la confrontation (au président) Poutine n'a pas de sens", ont-il conclu.
Pourtant, les Etats-Unis ont refusé mercredi d'accueillir la délégation.
Le Kremlin a déploré le refus des Etats-Unis de mener un dialogue avec la Russie. "Nous ne pouvons qu'exprimer nos regrets. Tout refus de dialoguer, surtout quand il s'agit d'une situation aussi complexe que celle que nous voyons en Syrie, ne contribue pas à la libération du pays et de la région du soi-disant Etat islamique", a indiqué le porte-parole du président russe Dmitri Peskov.